Elections en Turquie : vers un régime hyper présidentiel ?

Elections en Turquie : vers un régime hyper présidentiel ?
Par Stéphanie Lafourcatère
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Ce dimanche, les électeurs turcs sont appelés à désigner leur président et leurs députés. Des élections anticipées par le chef de l'Etat sortant Recep Tayyip Erdogan qui brigue un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés.

PUBLICITÉ

Les élections en Turquie ce dimanche n'ont sans doute jamais eu autant d'enjeux : pour la première fois, les électeurs turcs sont appelés à se prononcer le même jour, lors de deux scrutins dans un contexte national d'état d'urgence, régulièrement prolongé depuis la tentative de coup d'État raté de juillet 2016.

Ils désigneront leur président parmi six candidats, mais aussi leurs députés, les représentants de dix partis étant en lice.

Révision constitutionnelle

De l'issue du vote dépendra aussi l'entrée en vigueur du régime hyper présidentiel voulu par Recep Tayyip Erdogan : elle est effectivement suspendue à sa réélection à la présidence.

Cette révision constitutionnelle, arrachée à une très courte majorité lors d'un référendum en avril 2017, prévoit l'extension des pouvoirs du président, la disparition du poste de Premier ministre, la nomination de hauts fonctionnaires ou encore, des décrets présidentiels ayant force de loi.

Une opposition tenace

Le leader turc espère ainsi, renforcer un peu plus sa main mise sur le pays pour les cinq ans à venir. Ses opposants ont juré d'empêcher l'application de la révision constitutionnelle, dénonçant une nouvelle dérive autoritaire sur fond de répression et de contrôle de la presse.

Ils pourront le faire s'ils se distinguent lors de ces élections. L'hypothèse peut s'avérer crédible car Recep Tayyip Erdogan ne peut plus compter comme il l'a fait pendant seize ans, sur les divisions de l'opposition, les alliances électorales étant cette fois autorisées.

Les sociaux-démocrates du Parti républicain du peuple (CHP), les islamistes du Parti de la félicité (Saadet), les ultranationalistes du Bon Parti et les conservateurs du Parti démocrate font ainsi front commun ce dimanche.

Partager cet articleDiscussion