L’UE attentiste après les élections en Turquie

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Par Grégoire Lory
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La Turquie est un partenaire clef en matière de politique migratoire et de lutte contre le terrorisme. Mais les 28 dénoncent la dérive autoritaire du président Recep Tayyip Erdogan.

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C'est au compte-goutte que l'Union européenne félicite Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection à la tête de la Turquie. Le dirigeant a remporté dès le premier tour le scrutin présidentiel de dimanche. Son parti sort aussi vainqueur des élections législatives qui se déroulaient le même jour. La Hongrie et la Bulgarie ont été les premiers Etats membres à réagir. De son côté le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, espère le maintien d’une forte coopération "sur les principaux sujets d'intérêts communs comme la migration, la sécurité, la stabilité régionale et la lutte contre le terrorisme".

A la tête du pays depuis 2003, ce nouveau mandat de Recep Tayyip Erdogan est aussi marqué par l'entrée en vigueur du renforcement du pouvoir présidentiel. Selon le chercheur de Carnegie Europe, Marc Pierini, ce scrutin confirme la dérive autocratique du pays et éloigne un peu plus Ankara de l’Union européenne. La campagne électorale a été "inéquitable, 180 heures de télévision pour le président et une vingtaine d'heures pour tous ses opposants réunis. Donc ce n'est rien qui ressemble à des élections en Europe", précise-t-il. Pour l’ancien ambassadeur de l’Union à Ankara le constat est sans appel "nous avons une Turquie qui est sur une orbite différente de l’Europe". Cette situation rend plus difficile encore une éventuelle relance des négociations d’adhésion. Mais il n’est pas pour autant question de couper les ponts. Les 28 et Ankara ont des intérêts économiques et sécuritaires communs.

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