Mondial-2018: le Suisse Xhaka les ailes... et l'oeil de l'aigle

Mondial-2018: le Suisse Xhaka les ailes... et l'oeil de l'aigle
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Indispensable joueur de l'ombre, le prodige suisse Granit Xhaka en est sorti pour sa célébration "kosovare" au Mondial, mais il mérite d'être reconnu surtout pour sa lecture du jeu, qui guidera encore La Nati contre le Costa Rica mercredi (20h00 françaises) à Nijni-Novgorod. Il ne fait pas l'aigle qu'avec les mains. Xhaka, né en Suisse de famille kosovare, "lit des choses sur le terrain que les autres ne voient pas", explique l'ex-international suisse Alexandre Comisetti à la Tribune de Genève, avant le match qui doit permettre à la Suisse de se qualifier pour les 8es de finale. Un nul suffit, et même une défaite pourrait convenir. En Suisse, le joueur d'Arsenal est souvent critiqué: sa performance contre le Brésil (1-1) a été jugée mauvaise, comparée à l'ostensible débauche d'énergie de son partenaire du milieu Valon Behrami. Xhaka a réussi un but superbe contre la Serbie (victoire 2-1) à même de faire taire les critiques, mais son thuriféraire Comisetti, le défendait dès avant ce match. "Si l'on ne retient que quelques passes manquées, on passe à côté: il a une réflexion globale de son rôle que 99% des joueurs n'ont pas", explique l'ex-joueur d'Auxerre et des Grasshoppers Zurich, déclinant les précieux apports de Xhaka: "le placement, le mouvement, la réflexion et l'orientation à donner avec ses passes, avec en plus le choix du rythme: passe forte, passe douce". - Soulager - Par exemple contre le Brésil, où le côté droit de la Nati souffrait face aux charges auriverdes, Xhaka a joué 47 passes sur 59 côté gauche, pour soulager le camp droit: 14 fois vers Rodriguez (latéral gauche), 21 pour Akanji (défenseur central gauche) et 12 vers Zuber (milieu gauche). Des passes intelligentes. Il affiche un taux de 88% de passes réussies, et plus de la moitié (34) vers l'avant, donc plus risquées mais plus utiles. Voilà pourquoi "les techniciens qui ont travaillé avec lui en ont fait un joueur indispensable", conclut Comisetti. Lucien Favre à Mönchengladbach et Vladimir Petkovic en équipe de Suisse s'appuient sur lui. Arsène Wenger, qui a payé 40 millions d'euros le joueur suisse le plus cher de l'histoire, lui a fait jouer les 38 matchs de Premier League (1 but, 7 passes décisives) de la saison. Ce produit de la formation du FC Bâle, titulaire à 18 ans, est donc bien plus qu'un agitateur politique. Il n'a commenté qu'une fois la fameuse célébration, reproduite par Xherdan Shaqiri et même par leur capitaine, le suisse AOC (appellation d'origine contrôlée) Stephan Lichtsteiner, pour laquelle la Fifa leur a infligé des amendes. - "J'ai choisi la Suisse" - "C'est un jour spécial pour moi, avait-il dit en zone mixte après le match. C'est une victoire pour ma famille, pour la Suisse, pour l'Albanie et pour le Kosovo. Ma célébration était destinée aux gens qui m'ont toujours soutenu, et pas dirigée contre quelqu'un." Le champion du monde 2009 U17 avec la Suisse s'était expliqué plus en détail sur sa double appartenance avant le début du tournoi dans le quotidien genevois. "Mes parents sont nés là-bas. C'est mon sang et je ne vais jamais l'oublier. Moi, je suis né en Suisse, j'ai grandi à Bâle (...) je parle suisse allemand. C'est pour cela que j'ai choisi la Suisse", expliquait-il. Son frère aîné Taulent, lui aussi formé à Bâle, a choisi de porter le maillot de l'Albanie, et les deux frangins s'étaient affronté à l'Euro-2016 (1-0 pour la Suisse). Il n'aime pas les allusions autour de la Nati composée de joueurs de diverses origines, de Breel Embolo, né au Cameroun, à Haris Seferovic, de parents bosniens. "Certaines personnes se demandent où sont les vrais Suisses, etc... C'est un point qui me blesse. Ils regrettent le fait de voir trop de +segundos+ (des immigrés de deuxième génération). Je suis désolé, mais on a choisi de jouer pour la Suisse". Et de bien jouer, dans l'ombre ou la lumière.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Grand Chelem de Judo de Tbilissi : un podium dominé par des légendes du judo

Grand Chelem de Judo de Tbilissi : un podium dominé par la Géorgie

La Géorgie remporte l'or lors de la première journée du Grand Chelem de Judo à Tbilissi