Trump a l'occasion d'accentuer le conservatisme de la Cour suprême

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Par AFP
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Anthony Kennedy, l'un des neuf juges de la Cour suprême des Etats-Unis, a annoncé mercredi son départ à la retraite, ouvrant la possibilité pour le président Trump d'ancrer dans le conservatisme cette institution clé. M. Kennedy, 81 ans, est souvent présenté comme le magistrat pivot de la haute cour, gardienne de la Constitution américaine: conservateur sur des sujets comme les armes à feu ou le financement électoral, il lui arrive de virer progressiste sur des thèmes comme l'avortement ou la discrimination positive. Il a annoncé sa retraite dans une lettre adressée à Donald Trump, par laquelle il exprime sa "gratitude" pour avoir siégé trente ans à la Cour suprême. Le processus de remplacement du juge Kennedy va débuter "immédiatement", a déclaré peu après M. Trump, qui depuis son arrivée à la Maison Blanche a déjà eu l'occasion de nommer un juge très conservateur à la juridiction la plus élevée du pays. La retraite de M. Kennedy était redoutée par les démocrates américains et toutes les organisations progressistes du pays, qui savent que M. Trump voudra lui nommer un remplaçant nettement plus à droite. On peut donc s'attendre à une bataille politique épique autour de celui appelé à succéder à M. Kennedy, qui était doyen de la Cour suprême en durée d'exercice: il y avait été nommé par le président républicain Ronald Reagan en 1987. - "Honneur et privilège" - Les sages de la Cour suprême sont désignés à vie par le président américain en exercice et doivent être confirmés par un vote du Sénat, actuellement à courte majorité républicaine. "Cela a été un grand honneur et un privilège de servir notre nation dans la magistrature fédérale pendant 43 ans", a déclaré le juge Kennedy dans un communiqué mercredi, dernier jour de la session annuelle de la cour débutée en octobre. Au sein de la haute cour, c'est souvent le juge Kennedy qui a départagé les quatre juges progressistes des quatre juges conservateurs. M. Kennedy s'est révélé décisif notamment dans le domaine des droits des homosexuels: en 2015, grâce à lui, a été emportée la décision légalisant le mariage gay dans tous les Etats-Unis. Le magistrat d'origine irlandaise avait alors rédigé l'arrêt historique. L'octogénaire, catholique pratiquant et diplômé de la prestigieuse Harvard Law School a passé sa jeunesse en Californie. Il est marié depuis plus d'un demi-siècle à la même femme, avec qui il a eu trois enfants. La Cour Suprême, dont la mission première est de veiller à la constitutionnalité des lois, joue un rôle crucial en tranchant les importants débats de société aux Etats-Unis, un rôle davantage assuré par les parlements dans d'autres pays. C'est dire l'importance qu'aura le successeur de M. Kennedy, qui pourrait cimenter l'institution dans le conservatisme. - Bataille idéologique - Chuck Grassley, sénateur républicain et personnage incontournable du Congrès, a dit espérer que le processus de confirmation de l'heureux choisi débuterait dans les prochaines semaines. On peut s'attendre à une forte résistance des démocrates, d'autant plus frustrés que les sénateurs républicains majoritaires avait refusé même d'entendre en 2016 un magistrat nommé par Barack Obama à la Cour suprême. Au final ce juge, Merrick Garland, n'avait pas été confirmé à ce poste et Donald Trump, une fois élu, avait pu choisir un candidat nommé Neil Gorsuch. Dans un pays extrêmement polarisé politiquement, la confirmation de M. Gorsuch a fait l'objet d'une âpre bataille, qui a fait voler en éclats une règle historique du Sénat imposant une majorité qualifiée pour permettre le vote. Mais M. Trump avait finalement eu le dernier mot et le juge Gorsuch s'est révélé un pilier conservateur, fidèle défenseur dans ses jugements des valeurs traditionnelles républicaines.

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