A Annapolis, malgré la fusillade, "on va sortir le journal demain"

A Annapolis, malgré la fusillade, "on va sortir le journal demain"
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A quelques centaines de mètres de leur salle de rédaction inacessible, lieu du dernier massacre en date aux Etats-Unis, trois journalistes du petit Capital Gazette travaillent, debout, à l'ombre d'un parking, sans nouvelles de leurs collègues. "Nous sortirons un journal demain", assure à l'AFP l'un des six reporters du journal, Chase Cook. Son collègue photographe Joshua McKerrow a son ordinateur portable posé sur l'arrière d'un pick-up. Leur "deadline" a été repoussée à 21H30. Chase travaille depuis son smartphone, sur lequel le système rédactionnel du journal est accessible. "Je ne sais pas combien de pages il y aura, mais on est trois à travailler", dit le jeune homme, qui travaille depuis 2013 au "Capital", un journal appartenant au grand Baltimore Sun, installé dans la cité voisine. "Je ne sais pas quoi faire d'autre". Il ne connaît pas le sort de ses collègues qui se trouvaient, contrairement à lui, à l'intérieur des petits bureaux du journal, fondé en 1727 à Annapolis, la capitale de l'Etat du Maryland. - Une petite rédaction- "Tout ce que je sais, c'est qu'il y a cinq morts", répète-t-il. Seuls 13 journalistes et photographes travaillent au journal, qui se situe au rez-de-chaussée du 888 Bestgate Road, un banal immeuble de trois étages, derrière une porte en verre habituellement fermée. N'importe qui peut aller jusqu'à la porte depuis le parking. Cela n'a apparemment pas stoppé le tireur, qui a brisé la porte en tirant. Selon la police, il visait délibérément le Capital. L'un des reporters sur place au moment du crime, Phil Davis, a raconté, dans un article publié sur le site du Capital Gazette, que la scène était "comme une zone de guerre", une situation "qui va être dure à décrire pendant un moment". Puis le tireur, après avoir tué et blessé plusieurs personnes, s'est arrêté de tirer. "Je ne sais pas pourquoi il s'est arrêté", a dit Phil Davis. Comme c'est désormais l'objectif de toutes les polices du pays, une armada de membres des forces de l'ordre est arrivée extrêmement vite sur place - 60 secondes pour les premiers policiers, selon un responsable. Dans l'immeuble, les employés de bureaux ont compris qu'il se passait quelque chose en entendant les sirènes. Dans un pays où tant de fusillades ont lieu, des réflexes se sont enclenchés. Des bureaux ont immédiatement décrété un confinement. Un employé d'une compagnie d'assurance au troisième étage, Sean Robinson, s'est réfugié vers l'arrière de l'étage et a envoyé un message texte à sa femme pour lui dire: "voilà ce qui se passe, prions". Quand il a entendu du bruit à la porte, il s'est méfié: "ami ou ennemi?". C'était la police d'intervention, armée de fusils d'assaut. Au premier étage, Gracie Rustin, une jeune assistante dentaire était au milieu d'une procédure avec un patient quand elle a entendu des bruits, sans se rendre compte que c'était des tirs. Les policiers ont évacué tout le monde en hurlant, les mains en l'air, en les faisant courir. "C'est là que je me suis mise à pleurer immédiatement", raconte la jeune femme, prise en charge en face avec d'autres évacués, dans le centre commercial. Le tireur s'est rendu sans opposer de résistance, selon la police. Mais pendant de longues heures après, des centaines de membres des forces de l'ordre ont continué d'affluer depuis les villes environnantes, selon la sinistre procédure désormais bien huilée aux Etats-Unis.

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