Argentine: Sampaoli, retour de flammes

Argentine: Sampaoli, retour de flammes
Par AFP
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Il a connu le triomphe avec le voisin chilien, mais souffre à la tête de la sélection de son pays, l'Argentine: l'éruptif Jorge Sampaoli, qui joue gros samedi en huitièmes de finale contre la France, a connu un parcours à son image, celui d'un self-made man passionné jusqu'à l'excès. C'est une photo devenue célèbre, tant elle est éloquente. Publiée en 1995 dans un journal local de Rosario, elle montre "Sampa", t-shirt noir et lunettes de soleil, juché en haut d'un arbre. C'est de là qu'il continue de hurler ses consignes à son équipe, après avoir été exclu du banc de touche pour comportement trop véhément. . "El Loco" pour mentor Ce Sampaoli pas encore chauve dit beaucoup de celui qui, plus de 20 ans après, s'apprête à disputer samedi contre la France un match crucial pour son avenir... Et pour la suite du parcours de son pays au Mondial-2018. Il y a cette passion du foot, d'abord, "une passion démesurée" comme il le confiera lui-même dans un entretien avec Jorge Valdano diffusé en février 2017 sur beIN Sports. Son côté obsessionnel, ensuite, qui le fait par exemple écouter pendant ses joggings des cassettes de conférences de presse de son mentor, "El Loco" Marcelo Bielsa, passé lui aussi aux commandes de l'Albiceleste (1998-2004). Son côté excessif, enfin, qui lui a par exemple valu d'être récemment épinglé par la presse argentine pour avoir insulté un Croate en fin de rencontre jeudi. "Il est arrogant, ignorant. Même avec le meilleur joueur du monde, il n'a pas été capable de bâtir une équipe compétitive", l'a assaisonné l'ancien milieu de terrain Osvaldo Ardiles. . Complexe d'infériorité? Cette violente remise en cause s'explique par la déception des Argentins par rapport aux prestations de leur équipe. Mais aussi peut-être par une forme de scepticisme sur ce petit nerveux de 58 ans. "Le football m'était interdit parce qu'en Argentine, ne pas être joueur et être de Casilda, (petite ville située à 50 km de Rosario, ndlr), ne connaître personne...", avait expliqué l'Argentin à Valdano, jugeant n'avoir longtemps été "personne". "Il souffre peut-être d'un complexe d'infériorité à cause de son parcours atypique d'entraîneur, parce qu'il ne fait pas partie du sérail", observe François Manardo, ancien chef de presse de l'équipe de France et qui a côtoyé à plusieurs reprises l'Argentin quand il était sélectionneur du Chili puis entraîneur du Séville FC. . Gloire chilienne De fait, Sampaoli a connu le succès loin de ses terres: de 2002 à 2010, il enchaîne les expériences sur les bancs de clubs péruviens, chilien et équatorien, avant de connaître le succès avec l'Universidad de Chile, qu'il va conduire jusqu'à la Copa Sudamericana en 2011, soit l'équivalent de l'Europa League. Nommé sélectionneur du Chili en 2012, il va y implémenter son football offensif et sans concession, battre l'Espagne, alors tenante du titre, en Coupe du Monde (2014) et aller jusqu'en huitièmes de finale (défaite aux tirs au but contre le pays-hôte brésilien). Avant d'offrir à ce pays la première Copa America de son histoire, en 2015, en écartant en finale... l'Argentine de Lionel Messi, aux tirs au but. Après une expérience mitigée à Séville (2016-17), il a enfin été appelé à la rescousse d'une Albiceleste bien malade, en mai 2017. . "Beaucoup de nervosité" Mais le mariage entre le potentiel offensif de l'Argentine et l'apôtre tatoué de l'attaque n'accouche pas d'une pluie de buts. "Visiblement, il n'a pas réussi à mettre ses préceptes en place", observe auprès de l'AFP l'ancien entraîneur nantais Raynald Denoueix. "Le Chili, on savait ce qu'il voulait faire. Là, on ne sait pas ce qu'ils veulent faire, ni avec qui, ni comment." Le match contre la France ne sera que le 15e match de Sampaoli à la tête de la sélection (7 victoires, 4 nuls, 3 défaites, 24 buts marqués, 17 encaissés), ce qui peut expliquer le manque de repères. Mais Sampaoli est aussi adepte de choix tranchés, n'hésitant pas à changer de plan et de joueurs d'un match sur l'autre. Ce qui n'aide ni pour les automatismes, ni pour la sérénité. François Manardo pointe d'ailleurs auprès de l'AFP un personnage "ne communiquant pas beaucoup de confiance à ses équipes". "Plutôt de la tension et un stress gratuit". Après la correction contre la Croatie, les joueurs lui auraient soumis quelques suggestions et face à la France, 'Sampa' devrait reconduire le onze qui lui a sauvé la mise contre le Nigeria. Il a aussi été filmé demandant son assentiment à Messi avant de faire un changement contre les Nigérians. Le sanguin serait-il en train de mettre un peu d'eau dans son vin?

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