Mondial-2018: l'absence des hooligans fait le bonheur de la Russie

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Attendues au tournant sur ce dossier brûlant, les autorités russes ne cachent pas leur satisfaction: des stades aux centre-villes, des bars aux fan zones, les hooligans ont jusqu'ici brillé par leur absence depuis le début de la Coupe du monde de foot. Les violences infligées par des escadrons de supporteurs russes surentraînés aux fans anglais lors de l'Euro-2016 à Marseille avaient marqué les esprits. Et faisaient craindre une nouvelle flambée lors du Mondial qui se poursuit jusqu'au 15 juillet en Russie. Dans les médias britanniques, les articles sur le sujet n'ont d'ailleurs pas manqué avant le début de la compétition et Moscou, tout en criant à la "propagande antirusse", craignait de voir de telles scènes de violences se reproduire. Mais le premier tour du Mondial s'est déroulé dans le calme et jusqu'à présent, aucun épisode de violence n'est venu troubler la fête. Quelques incidents ont bien eu lieu, comme quand des supporteurs argentins s'en sont violemment pris à un Croate dans l'enceinte du stade de Nijni Novgorod. Ils ont été rapidement identifiés et expulsés de Russie tandis que l'Argentine a été condamnée à payer une amende. Autre incident, trois supporters anglais ont été expulsés pour avoir entonné un chant antisémite dans un pub de Volgograd. Plusieurs journalistes femmes de télévision ont aussi subi des attouchements pendant qu'elles travaillaient. Mais dans l'ensemble, la Russie a jusqu'à présent réussi un sans-faute, clouant le bec de ses détracteurs et permettant à la presse russe de s'en donner à cœur joie. "La presse britannique a brandi +ces Russes effrayants+ pour faire peur à ses fans avant la Coupe du monde, à tel point que la plupart d'entre eux ont décidé de rester à la maison", a ironisé un présentateur de la chaîne télévisée Pervy Kanal. "Il semble désormais que les fans qui sont venus ne lisent plus les journaux anglais." Selon la chaîne Vesti, ces bonnes nouvelles venant de Russie "sont probablement particulièrement difficiles à entendre pour les hommes politiques occidentaux". Les craintes de bain de sang s'étaient déjà apaisées dans les mois précédant le tournoi, après des témoignages de plusieurs hooligans racontant la méthode utilisée par le Kremlin pour faire régner le calme. - Perquisitions nocturnes - Si la réponse des autorités russes a d'abord été ambiguë après les événements de Marseille, semblant justifier ces violences en prenant la défense des supporters inquiétés par la justice, elles ont ensuite sévèrement réprimé les hooligans, dont la plupart étaient connus des services de police. Sans hésiter à utiliser la manière forte, de l'intimidation aux interdictions de stade. Les redoutés services de sécurité russes (FSB) ont annoncé la couleur en arrêtant plusieurs hooligans. D'autres, soumis à des interrogatoires lors de perquisitions nocturnes de leurs domiciles, ont été sommés de choisir: disparaître pendant le Mondial ou risquer des années de prison au premier faux pas. "Les fans russes n'ont jamais voulu faire quoi que ce soit pendant de la Coupe du monde", explique le commentateur sportif de la radio Echo de Moscou, Alexeï Dournovo. Selon plusieurs experts en sécurité, le danger viendrait plutôt de supporters d'autres équipes, notamment ceux venus des Balkans, sans oublier l'éternelle Angleterre. Les pays nordiques semblent aussi redécouvrir le hooliganisme, même si ce phénomène ne touche pas encore leur équipe nationale. Pour l'instant, le calme du Mondial suggère l'efficacité du système de "Fan ID" (passeport des supporters, nécessaire pour entrer dans les stades) voulu par la Russie, délivré à l'issue de vérifications. Faisant office de visa pour les étrangers et donnant accès à des transports gratuit, le Fan ID est composé d'une photo et d'une petite puce sur laquelle sont enregistrées les informations personnelles du détenteur. "Il y a peu de doutes sur le fait que le système de Fan ID a joué son rôle", affirme à l'AFP Alexandre Golts, un analyste indépendant spécialisé en sécurité. Reste que lorsque les supporters étrangers retourneront chez eux après le Mondial, les hooligans russes pourraient revenir sur le devant de la scène. Selon Robert Ustian, un expert en hooliganisme, les autorités devraient relâcher la pression sur les groupes.

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