Espagne: le moment de tout changer ?

Espagne: le moment de tout changer ?
Par AFP
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Un modèle à bout de souffle ou qui a juste besoin d'un peu de sang neuf ? L'Espagne, arc-boutée sur sa conservation de balle, matrice des succès passés, a été éliminée pour la troisième fois d'affilée prématurément dans un tournoi majeur. Invaincue depuis deux ans et grande favorite du Mondial-2018, l'Espagne a été sortie en 8e de finale par la Russie (1-1, 4-3 t.a.b.). Certes, son sélectionneur Julen Lopetegui a été licencié deux jours avant le début de la compétition, mais cela n'explique pas tout. . "Tiki-taka" trop "prévisible" Une avalanche de passes courtes baptisée "toque" ou "tiki-taka": c'est le modèle de jeu de possession atypique qui avait conduit l'Espagne vers un triplé historique Euro-Mondial-Euro entre 2008 et 2012. Un âge d'or auquel n'a cessé de se référer la nouvelle génération de joueurs et de sélectionneurs, comme Lopetegui puis son successeur Fernando Hierro. "Nous devons être fidèles jusqu'à la mort au style de jeu qui nous définit. Nous devons jouer, multiplier les passes, conserver le ballon", avait même déclaré l'élégant Isco, 26 ans, nouveau symbole de la volonté d'allier deux ambitions, esthétisme et efficacité. Mais "le plus important dans le sport, c'est le résultat": la maxime n'est ni de José Mourinho ni de Didier Deschamps, pourtant apôtres les plus célèbres de la victoire à tout prix... mais du président russe Vladimir Poutine, tout heureux de voir sa sélection perpétuer la malédiction du pays-hôte dont est victime le géant ibérique depuis 1934. De quelle manière ? Par une stratégie ultra-défensive et basique: laisser le ballon à l'adversaire en attendant la séance de tirs au but, comme l'a reconnu le gardien Igor Akinfeev, le héros russe auteur de deux arrêts décisifs. Malgré une opposition sans surprises, la sélection espagnole "a été indolente, a été prévisible, a eu le ballon mais sans occasions, sans profondeur, et surtout a laissé son adversaire égaliser dans un match qu'elle a cru gagner dès le moment où elle avait marqué le premier but", a fustigé Ernest Folch, le directeur du journal barcelonais Sport. Une statistique terrible traduit l'inefficacité espagnole: 1029 passes contre 202 pour leurs adversaires, soit un rapport de 1 à 5 ! Si cela n'avait été qu'un accident, passe encore. Mais le même scénario se répète pour la 3e fois d'affilée dans une grande compétition: en 2014, le champion du monde en titre, a été sorti par les Pays-Bas et le Chili dès les phases de poules. De même à l'Euro-2016: l'Italie d'Antonio Conte lui a donné une leçon tactique au stade des huitièmes... . Du style Barça vers le style Madrid ? "Ce n'était pas le plus bel adieu, mais le football et la vie sont comme ça", a déploré Andrés Iniesta, le buteur de la finale du Mondial-2010, avant de confirmer sa retraite internationale à 34 ans. Après les Iker Casillas, Xavi, Xabi Alonso, et autres David Villa, c'est vraisemblablement au tour de Gérard Piqué (31 ans) et David Silva (32 ans) de laisser la place aux jeunes. En attendant peut-être Sergio Ramos (32 ans), qui espère encore prolonger jusqu'au Qatar en 2022, et Sergio Busquets (29 ans)... Est-ce la fin d'une époque ? Les cadres en Russie, à l'image du trio Iniesta-Busquets-Silva, tous élèves de Pep Guardiola et derniers héritiers d'un jeu à la barcelonaise, ont failli, tandis que la charnière Piqué-Ramos ne s'est jamais montrée aussi fébrile. "L'important est de retrouver le chemin du succès, ce qui n'est pas facile, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît. Mais il y a une relève, nous avons des joueurs de niveau", a espéré "Don" Andres. Contrairement à certaines sélections comme l'Argentine, ce n'est pas le talent qui manque en Espagne. D'Isco à Marco Asensio (22 ans) et Lucas Vazquez (27 ans), les complices du Real Madrid, ou encore les tauliers de l'Atletico Koke (26 ans) et Saul (23 ans), la nouvelle génération est prête à prendre le pouvoir. Faudrait-il alors que le prochain sélectionneur soit issu d'un des deux clubs de Madrid. Problème, Zinédine Zidane, l'homme du triplé historique du Real en Ligue des champions, semble promis à l'équipe de France à moyen terme. Diego Simeone, lui, était bien plus préoccupé par les problèmes de la sélection argentine... Dénouement prévu "dans quelques semaines" selon le patron de la fédération.

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