Les réfugiés face au marché du travail en Europe

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Par Loreline Merelle
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Le programme Skills2work, géré par l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), a cherché pendant deux ans à mieux intégrer les réfugiés dans le marché du travail européen. Neuf pays y ont participé dont les Pays-Bas. Reportage à Amsterdam.

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Les Pays-Bas font partie des neuf pays européens qui ont participé au projet pilote Skills2Work, mis en place pendant deux ans jusqu'en février dernier par l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Ce projet vise à intégrer les réfugiés et les migrants dans le marché du travail. John y a participé.

John, réfugié syrien

En Syrie, il était gestionnaire de ventes. Aujourd'hui réfugié, il est cuisinier dans une entreprise de restauration à Amsterdam.

Il dit se sentir "chez lui" dans la capitale néerlandaise et exprime sa joie de payer des impôts pour avoir la sécurité sociale sur le long terme. "L'argent que j'ai pris d'autres gens, ceux qui payent les impôts, maintenant je leur redonne et je paye aussi pour les autres personnes qui ont besoin de sécurité sociale et je les soutiens" explique-t-il.

Le programme Skills2work met en réseau les réfugiés et les migrants avec des autorités locales, des ONGs et des entreprises de ressources humaines comme Manpower qui a déjà aidé 300 réfugiés. "Nous n'avons pas une seule formation pour tous les réfugiés" explique Dirco Dekker, responsable du développement social à Manpower.

Dirco Dekker, responsable à Manpower

"Dans certains cas, nous travaillons avec les municipalités et nous donnons des formations sur plusieurs sujets. On les forme à trouver un travail, aux spécificités du marché aux Pays-Bas, ce que vous devez écrire sur un CV ou comment gérer les relations de travail".

Pour prolonger cette expérience, il faudrait renforcer les voies légales et sûres de la migration. Parmi elles, il y aurait l'extension du permis de travail "Carte bleue", créé en 2009 via la directive du même nom. Mais la révision de cette directive est bloquée depuis des mois.

Dans cette révision, la Commission et le Parlement européen proposent d'étendre la carte bleue aux réfugiés et de la rendre plus flexible. Le bénéficiaire de cette "carte" pourrait avoir un contrat de 6 mois et non de 12. Son travail serait mieux reconnu avec une meilleure équivalence et il pourrait avoir un permis de résidence plus rapidement dans les Etats-membres.

Mais les ministres européens bloquent la directive depuis décembre dernier. Un blocage critiqué par l'Eurodéputé Claude Moraes, Président de la commission "Libertés civiles" au Parlement européen.

"On s'attend à pouvoir aller partout à travers le monde et on peut décider qui l'on prend du reste du monde mais nous ne voulons même pas gérer la migration" s'indigne ce parlementaire.

Claude Moraes, Président de la commission Libertés civiles

"C'est un problème qui se reflète dans la révision de la Carte bleue, qui est beaucoup utilisée par les pays notamment l'Allemagne mais qui est maintenant rejetée avec tout ce débat toxique autour de la migration" ajoute le parlementaire.

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