Nicaragua: la CIDH visite les prisonniers d'Ortega

Nicaragua: la CIDH visite les prisonniers d'Ortega
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Aux cris de "Liberté et justice !" hurlés par les familles de détenus impliqués dans le soulèvement populaire contre le président Daniel Ortega, une délégation de la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH) a été accueillie lundi à la prison de sécurité maximale "El Chipote", à Managua, pour y contrôler les conditions de détention des prisonniers. La mission de la CIDH s'est entretenue avec les autorités policières de la prison, devant laquelle des dizaines de personnes viennent tous les jours exiger la libération des détenus, parmi lesquels un mineur de 14 ans. La prison d'"El Chipote" est un ancien centre de torture pour les détenus sous la dictature de Anastasio Somoza, renversé en 1979 par une insurrection populaire menée par le Front sandiniste de libération nationale (FLSN), qui comptait Daniel Ortega parmi ses dirigeants. La commissaire Antonia Urrejola, rapporteure de la CIDH, a déclaré que les détenus étaient en bon santé et que les autorités de la prison promettaient d'autoriser les visites des proches. L'évêque Rolando Álvarez, qui a également visité la prison, a appelé à la libération des malades, d'une femme enceinte et des jeunes arrêtés alors qu'ils manifestaient dans le nord du pays. - "Plus de tortures !" - "Ils ont été emmenés vivants, nous les voulons vivants", "plus de tortures !", criaient les étudiants venus soutenir les familles, aux côtés des dirigeants de l'Alliance Civique pour la Justice et la Démocratie, coalition d'opposition de la société civile, incluant des entrepreneurs et des ecclésiastiques. Deux femmes déployaient des photographies de leurs enfants, un jeune couple de 21 et 24 ans, détenus depuis le weekend à Managua après avoir été arrêtés lors d'une violente opération de police menée chez eux, accompagnée de coups de feu, ont-elles dénonçé. La jeune femme serait enceinte, selon sa mère âgée de 47 ans, María Aburto. "C'est très dur, c'est une situation stressante. J'ai peur de perdre le petit où qu'ils la violent", a-t-elle confié à l'AFP en pleurs. Bernarda Díaz, âgée de 64 ans, et mère du jeune homme, dit être "très angoissée" et trouver injuste que le couple soit emprisonné simplement parce que son fils a participé aux manifestations. "Je ne dors pas en pensant à ce qu'ils leur font", assure-t-elle. Beaucoup de proches de détenus, originaires de régions éloignées du pays, viennent tous les jours à la prison d'"El Chipote" pour manifester, en espérant des libérations. Celles et ceux qui viennent des endroits les plus reculés dorment sur des matelas disposés sous un auvent, des hamacs ou sur des chaises en plastiques. La CIDH, dont la mission consiste en une semaine d'inspection au Nicaragua, a exigé la fin de la répression, le démantèlement des milices parapolicières et le respect du droit à une procédure régulière pour les détenus. En deux mois et demi de manifestations contre le président Ortega, la vague de violence effrenée a fait 220 morts et quelque 1.500 blessés. Plus de 500 personnes ont été détenues, beaucoup de manière arbitraire, selon certains groupes humanitaires. Les manifestants exigent le départ d'Ortega, l'ancien guerillero de 72 ans qui a occupé le pouvoir durant une décennie après la victoire révolutionnaire de 1979. Depuis 2007, il n'a cessé d'être réélu président, gouvernant pendant trois mandats consécutifs. Ses opposants l'accusent d'avoir mis en place une dictature au Nicaragua, avec l'aide de son épouse Rosario Murillo, 67 ans.

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