Vingt ans après Festina, "la situation s'est améliorée", seloln la directrice antidopage du cyclisme

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Vingt ans après l'affaire Festina, la situation du dopage dans le cyclisme de haut niveau s'est "améliorée", souligne la directrice de la Fondation antidopage du cyclisme (CADF), Francesca Rossi, qui mène les contrôles sur le Tour de France avec l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Q: Quels contrôles menez-vous sur le Tour de France ? R: "Nous contrôlons tout le peloton le jeudi avant le départ. C'est un contrôle généralisé, avec un double objectif, à la fois médical, pour s'assurer que les coureurs sont en bonne santé, et pour le passeport biologique. Les données sont intégrées dans le profil hématologique des coureurs (qui doit permettre de détecter des variations anormales dans le sang, ndlr). Cela permet aux experts de faire des recommandations pour cibler les contrôles. Pendant l'épreuve, il y a des contrôles à l'arrivée, obligatoirement le leader du classement général et le vainqueur d'étape. Mais nous faisons en moyenne huit contrôles quotidiens. Le reste c'est du ciblage qui se construit jour après jour. Ces tests peuvent intervenir sur la ligne d'arrivée, ou à l'hôtel, le matin ou le soir." Q: Comment coopérez-vous avec l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) et les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) ? R: "Nous partageons notre travail de renseignement. Dernièrement, les produits sont toujours un peu les mêmes, mais si l'OCLAESP saisit un nouveau produit dopant durant l'année, ou s'il note une augmentation du trafic sur une substance, nous essayons de focaliser les requêtes d'analyses au laboratoire. Il peut y avoir des informations sur des coureurs, des équipes, des comportements suspects, des déplacements qui interpellent... cela nous permet de cibler un peu plus les tests. Nous échangeons aussi nos résultats d'analyses avec l'AFLD. Cette coopération est nécessaire pour la réussite du passeport biologique. La CADF a ses propres tests pour établir des profils hématologiques. Mais les agences nationales comme l'AFLD peuvent le faire aussi pour les coureurs français ou qui sont en France. (...) L'accord de partage permet de réunir toutes les données. Parfois, quand on réunit toutes les mesures, on a des surprises et le profil n'est plus le même." Q: Quel état des lieux faites-vous aujourd'hui du dopage dans le cyclisme ? R: "Il est difficile d'avoir une réponse définitive. Les classiques sont toujours là: ce sont toutes les substances qui stimulent la production de globules rouges, comme l'EPO, ses dérivatifs comme l'EPO-Cera, ou bien la testostérone. Mais il faut souligner que dans le cyclisme de haut niveau, la situation s'est nettement améliorée. Nous avons commencé les profils hématologiques en 2009, et les valeurs que nous mesurons sont plus +normales+ que par le passé. Il faut le mettre au crédit du programme antidopage dans le cyclisme, où les parties prenantes, équipes, organisateurs de courses, fédération (UCI) et coureurs, financent la CADF. C'est quelque chose d'unique. Les cyclistes sont bien conscients que l'antidopage existe, ils y mettent une partie de leurs primes. Nous avons plus de 1000 coureurs dans notre groupe cible, et nous avons tous leurs profils hématologiques. Je pense que l'effet dissuasif est très fort." Q : Si les résultats sont plus normaux, n'est-ce pas le résultat de stratégies de dopage plus fines ? On parle souvent des micro-doses d'EPO... R: "Je ne peux pas savoir combien de coureurs utilisent les micro-doses d'EPO. Ce qu'on sait c'est que les techniques de détection sont de plus en plus subtiles et que le retard de l'antidopage sur le dopage est de plus en plus court. Les tricheurs s'organisent, mais la technique derrière, elle court très vite aussi. Il y a eu d'énormes progrès dans le haut niveau. Mais dans les niveaux inférieurs, il y a encore beaucoup de travail. C'est ce qui nous attend dans les années à venir." Q: Il y a eu beaucoup de polémiques sur les autorisations d'usage thérapeutique (AUT) ces dernières années ? Notamment celle accordée à Chris Froome pour un corticoïde sur le Tour de Romandie 2014. Comment s'assurer qu'il n'y a pas d'abus ? R: "La situation a changé. Depuis cet épisode, l'UCI a changé ses procédures et s'est assurée que les AUT passaient par trois experts indépendants. Les statistiques le montrent, il n'y a pas beaucoup de demandes d'AUT (20 accordées par l'UCI en 2017 selon ses chiffres)."

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