Catalogne: le dialogue reprend mais Torra reste inflexible sur l'indépendance

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Le président séparatiste catalan Quim Torra a réitéré lundi qu'il n'abandonnerait "aucune voie" vers l'indépendance alors que le gouvernement de Pedro Sanchez a rejeté toute idée de référendum d'autodétermination, à l'issue d'une rencontre au sommet entre les deux hommes qui a toutefois permis de renouer le dialogue après la tentative de sécession d'octobre 2017. "Une crise politique requiert une solution politique. Cette réunion est un point de départ constructif pour normaliser les relations", a tweeté Pedro Sanchez en espagnol et en catalan à l'issue de la réunion de deux heures et demi au Palais de la Moncloa à Madrid, destinée à apaiser les tensions - la première depuis plus de deux ans entre un chef de gouvernement espagnol et un président régional catalan. Mais malgré cette volonté de dialogue, le retour aux positions de principe de chacun des deux camps a été immédiat. "Toute solution passe par le respect du droit à l'autodétermination de la Catalogne. Le gouvernement catalan ne renonce à aucune voie pour parvenir à l'indépendance de la Catalogne", sous-entendu y compris à la voie unilatérale, a insisté Quim Torra devant la presse au siège de la délégation de Catalogne à Madrid. Peu de temps auparavant, la vice-présidente du gouvernement espagnol Carmen Calvo avait de son côté réitéré qu'un tel droit "n'existe pas" dans la Constitution espagnole. "Il y a très peu de choses à dire" sur le sujet, a-t-elle souligné. La Catalogne a été l'automne dernier le théâtre de la plus grave crise politique qu'ait connue l'Espagne depuis son retour à la démocratie quand le gouvernement régional de Carles Puigdemont a organisé un référendum illégal d'autodétermination le 1er octobre, marqué par des violences policières, avant que le parlement catalan ne déclare unilatéralement l'indépendance le 27 octobre. En réponse, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy avait - avec l'appui de Pedro Sanchez alors dans l'opposition - mis sous tutelle la région, destitué son exécutif, dissout son parlement et convoqué de nouvelles élections régionales. Un scrutin remporté de nouveau le 21 décembre par les indépendantistes, dont les principaux dirigeants ont été emprisonnés ou ont fui à l'étranger comme Carles Puigdemont qui attend en Allemagne la décision de la justice sur la demande d'extradition de l'Espagne. La tutelle imposée à la région a été levée en juin, après des mois de blocages, lors de la prise de fonction de l'exécutif de M. Torra, désigné par M. Puigdemont pour lui succéder. - Reprise du dialogue - Malgré cette opposition frontale sur la question de l'autodétermination, MM. Sanchez et Torra ont en revanche décidé de remettre sur pied les commissions bilatérales entre le gouvernement central et l'exécutif régional portant notamment sur les questions de travail, de santé, d'environnement ou d'éducation. Des commissions que le précédent gouvernement conservateur de Mariano Rajoy avait abandonnées à son arrivée au pouvoir en 2011. Autres signes de la reprise du dialogue, le gouvernement Sanchez compte lever le veto de Mariano Rajoy à des lois sociales prises par l'exécutif catalan tandis qu'une deuxième réunion est prévue prochainement à Barcelone. A la tête du gouvernement depuis le 1er juin grâce notamment aux voix des indépendantistes catalans, lors du vote d'une motion de censure contre M. Rajoy, M. Sanchez avait promis immédiatement d'apaiser les tensions avec la Catalogne. Il avait pourtant qualifié Quim Torra deux semaines auparavant de "Le Pen de la politique espagnole". Passant de la parole aux actes, le gouvernement a transféré mercredi dans des prisons en Catalogne six des neufs dirigeants indépendantistes incarcérés près de Madrid pour leur rôle dans la tentative de sécession. Si le gouvernement est opposé à tout référendum, la ministre de la Politique territoriale Meritxell Batet avait en revanche prôné début juin une révision de la Constitution afin d'aller vers une structure fédérale de l'Etat espagnol pour résoudre la crise catalane. Mais avec 84 députés sur 350, les socialistes n'ont aucune chance de la voir aboutir. "Il n'y a pas de majorité en Espagne pour faire une révision de la Constitution. La droite peut la bloquer", note Fernando Vallespín, professeur de sciences politiques à l'Université autonome de Madrid.

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