Donald Trump tacle Theresa May et douche ses espoirs d'un accord commercial

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Donald Trump a douché les espoirs de la Première ministre britannique Theresa May: il n'y aura pas d'accord de libre-échange avec Washington si elle maintient une relation économique étroite avec l'UE après le Brexit, un nouveau coup de canif à la "relation spéciale" avec Londres. "S'ils font un tel accord, nous traiterions avec l'Union européenne au lieu de traiter avec le Royaume-Uni, cela tuera probablement l'accord" que Londres souhaite ardemment conclure avec Washington, a-t-il prévenu dans une interview accordée au tabloïd britannique à grand tirage The Sun. Le gouvernement britannique a présenté jeudi les détails de son plan sur la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE après le Brexit en mars 2019, qui prévoit de mettre en place une nouvelle "zone de libre-échange pour les biens", destinée à maintenir un commerce "sans friction" avec les 27 membres de l'UE. Dans cet entretien accordé avant son arrivée jeudi après-midi au Royaume-Uni pour une visite officielle, Donald Trump a regretté que Theresa May n'ait pas écouté son conseil de se montrer plus dure dans les négociations avec Bruxelles. "Je l'aurais fait très différemment. J'ai en fait dit à Theresa May comment le faire mais elle n'était pas d'accord", a-t-il dit, estimant qu'elle s'était engagée sur une voie ne correspondant pas au vote des Britanniques pour un retrait de l'UE, lors du référendum de 2016. - "Les plus proches alliés" - Les propos acerbes de M. Trump interviennent alors que le Royaume-Uni lui a déroulé le tapis rouge dans l'espoir de conclure un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, "les plus proches alliés mais aussi les amis les plus chers" selon Theresa May. Celle-ci a insisté sur la force du lien transatlantique, malgré une série d'accrocs depuis l'arrivée au pouvoir du milliardaire, en accueillant le président et son épouse Melania pour un dîner de gala à Blenheim, près d'Oxford, jeudi soir. C'est une claque pour la cheffe de l'exécutif qui tente de rassoir son autorité sur son parti conservateur divisé sur le Brexit. Le président n'en est toutefois pas à son coup d'essai: il avait déjà critiqué la stratégie de la Première ministre sur le Brexit à l'issue d'un sommet de l'Otan à Bruxelles jeudi. Elle avait répliqué en disant que les propositions du gouvernement "répondent au vote des Britanniques". M. Trump a enfoncé le clou en estimant dans The Sun que l'ex-ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, potentiel challenger de Theresa May, qui a démissionné en raison d'un Brexit jugé trop mou, ferait "un grand Premier ministre". De quoi jeter un froid lors des discussions bilatérales avec Theresa May prévues vendredi à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques, au nord-ouest de Londres. Outre le commerce, les échanges porteront sur le Brexit, la Russie et le Proche-Orient. - "Cauchemar" - La visite officielle de Donald Trump au Royaume-Uni, lors de laquelle il prendra le thé avec la reine Elizabeth II vendredi, se déroule dans un climat polémique, avec de nombreuses manifestations hostiles à sa présence. Quelques heures après son atterrissage à Londres, il a été accueilli par les huées de quelques centaines de personnes devant Winfield House, résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis dans Regent's Park, où le couple présidentiel passe sa première nuit. Amnesty International a déployé une banderole de 15 mètres sur un pont surplombant la Tamise, face à l'ambassade des Etats-Unis, qualifiant M. Trump de "cauchemar pour les droits de l'Homme". La protestation la plus massive devrait rassembler des dizaines de milliers de personnes vendredi à Trafalgar Square, dans la capitale britannique. Un ballon géant représentant Trump en couche-culotte, dont le déploiement a été autorisé par le maire de Londres Sadiq Khan, flottera aussi dans le ciel près du Parlement. "Cette protestation n'est pas anti-américaine, loin de là. La plupart de ceux qui défileront vendredi aiment les Etats-Unis, comme moi", a-t-il indiqué dans un communiqué. "Mais avoir une relation spéciale signifie que nous attendons l'un de l'autre les valeurs les plus élevées, et cela implique aussi de dire quand les valeurs qui nous sont chères sont menacées", a-t-il ajouté. L'élu travailliste est lui aussi la cible des attaques de M. Trump dans The Sun pour avoir fait "un piètre boulot" contre le crime et les attentats dans la capitale britannique. Après cette visite officielle, le couple présidentiel passera le week-end en privé en Écosse, où M. Trump possède deux golfs, avant un sommet bilatéral historique avec le président russe Vladimir Poutine, lundi à Helsinki.

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