Moscou veut-il de faire capoter l'accord sur la Macédoine ?

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Par Euronews
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Escalade diplomatique en cours entre Athènes et la Russie autour de l'avenir de la nationa balkanique, qui pourrait prochainement rejoindre l'OTAN.

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Malgré le rapprochement opéré entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Helsinki, les relations de leurs deux pays pâtissent d'une récente escalade diplomatique au sujet de l'ex-République yougoslave de Macédoine (ARYM).

Les Etats-Unis ont soutenu les affirmations de la Grèce selon lesquelles la Russie tente de s'immicer dans ses affaires intérieures en essayant d'encourager les opposants à son accord avec son voisin du nord sur le nom du pays.

Dans un geste décrit comme "sans précédent", Athènes a expulsé deux diplomates russes pour une ingérence présumée et interdit à deux autres d'entrer dans le pays. Moscou a répondu en accusant Washington et les pays occidentaux d'être "derrière la décision anti-russe du gouvernement de la Grèce".

Un accord controversé

Le catalyseur des événements récents a été l'accord conclu le mois dernier entre la Grèce et l'ARY de Macédoine sur le nom de cette dernière : la nation balkanique deviendrait la République de Macédoine du Nord.

Athènes a longtemps soutenu qu'en utilisant le nom "Macédoine", Skopje revendique une province du nord du même nom.

C'est ce différend qui a empêché l'ARY de Macédoine d'adhérer à l'Union européenne et à l'OTAN, qui conditionne toujours son entrée à un accord sur le nom du pays. Selon les termes de l'accord, la Grèce cessera de s'opposer à l'intégration dans l'UE de la nation renommée.

Mais cet accord a provoqué de violentes manifestations dans la capitale Skopje. Il doit encore être approuvé par le Parlement grec et par un référendum en ARY de Macédoine, ainsi ses opposants multiplient les initiatives.

De quoi la Russie est-elle accusée ?

S'exprimant au sommet de l'OTAN, le Premier ministre de l'ARY de Macédoine Zoran Zaev a assuré qu'il avait les preuves que la Russie était derrière certaines manifestations organisées dans son pays. Athènes a aussi pointé Moscou du doigt.

La Russie est soupçonnée de soutenir les opposants à l'accord entre les deux pays. Selon les médias grecs, les diplomates ont cherché à inciter les élus locaux, via un système de pots-de-vin, à soutenir les manifestants. D'autres rapports indiquent que Moscou a tenté de contacter des associations culturelles, des groupes d'extrême droite et des clercs orthodoxes.

Le journal grec Kathimerini soutient que la "Société impériale orthodoxe de Palestine" tente de dynamiser l'influence russe en Grèce. L'organisation - qui promeut les liens entre la Russie et les chrétiens - a nié avoir tenté de soudoyer des fonctionnaires.

D'autres affirment qu'une vaste campagne est menée en ex-République yougoslave de Macédoine impliquant des hommes d'affaires russo-grecs et que des centaines de milliers de dollars ont été versés à divers groupes pour perturber la campagne référendaire.

Quels sont les enjeux ?

La Russie est engagée dans une bataille plus large avec l'UE : une bataille d'influence dans les Balkans, une région stratégiquement importante avec laquelle elle partage des liens culturels historiques.

Alors que le gouvernement de l'ARY de Macédoine voit dans une éventuelle adhésion à l'OTAN un gage de stabilité et de la croissance économique, Moscou accuse l'OTAN de forcer l'ex-République yougoslave de Macédoine à rejoindre l'alliance.

"L'inclusion forcée de la Macédoine à l'OTAN ne fait que confirmer que la politique des" portes ouvertes "est devenue un objectif en soi et un moyen de domination géopolitique", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Pour leur part, les autorités grecques ont accusé les Russes de souhaiter l'échec des négociations.

Qu'en est-il des relations greco-russes ?

Les deux pays ont traditionnellement entretenu des liens étroits, grâce à des partages de valeurs culturelles et religieuses depuis des siècles. Ces liens ont surmonté plus de 65 années d'appartenance grecque à l'OTAN.

Malgré la dernière escalade diplomatique, des sources diplomatiques à Athènes assurent que la Grèce continue de vouloir de bonnes relations avec la Russie. Elles rappellent que la Grèce n'a pas expulsé de diplomates russe, contrairement à ses alliés occidentaux, lors de l'affaire Skripal.

Lundi, le gouvernement grec a tenté de calmer le jeu en déclarant qu'elle considérait l'affaire comme "terminée". Il insiste pour que la Russie reste un "partenaire important de la Grèce". Cependant, il ajoute également que des liens forts ne sont établis qu'entre les pays qui respectent leur souveraineté mutuelle.

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