Victoire des Bleus : vive la banlieue !

Des joueurs sur un terrain de foot de Bondy, en banlieue de Paris
Des joueurs sur un terrain de foot de Bondy, en banlieue de Paris
Par Anelise Borges
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Voyage à Bondy où a grandi Kylian Mbappé.

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Ce sont les nouveaux "héros" français. Un groupe de vingt-trois jeunes hommes qui a réussi l'un des plus grands exploits du foot tricolore.

Vingt-trois garçons aux parcours et aux origines variés à l'image du jeune prodige de l'équipe : Kyllian Mbappé, tout juste 19 ans. En un mois, il est devenu l'un des bleus les plus en vue adoubé par le roi Pelé.

Pour mieux comprendre son parcours, il faut dépasser le périphérique parisien et se rendre où a grandi le joueur, à Bondy, en Seine-Saint-Denis.

C'est ici qu'il a tapé dans ses premiers ballons sous l’œil attentif de son père Wilfried. Aujourd'hui, il fait la fierté de cette ville qui cumule les difficultés : enclavement géographique, pauvreté et taux de chômage qui frôle les 20%.

Pour Athmane Airouche, président de l'AS Bondy, Kylian Mbappe est le symbole du potentiel de ces banlieues françaises.

"La banlieue peut créer plein de choses. On a cette chance d'avoir cette mixité sociale. Ça représente beaucoup de choses et ça prouve qu'avec du travail, de l'envie, des rêves, on peut réussir".

A Bondy, comme dans d'autres villes de la banlieue parisienne, c'est au stade que les jeunes se retrouvent. Des heures passées à travailler leur technique... Pour eux, les Bleus version Pogba,-Mbappé sont à l'image de la France.

"La France est le seul pays à intégrer des gens d'horizons différents, de cultures différentes, de traditions et de langues différentes et tout le monde s'y retrouve", analyse l'un des participants au match.

Une vision de l'intégration que certains pourraient juger un peu naïve et que ses voisins semblent en tout cas avoir du mal à comprendre.

Ces derniers jours, qu'ils viennent d'Italie, d'Europe de l'Est ou même des Etats-Unis, les critiques ou les sarcasmes se sont multipliés. De par la couleur de peau de ses joueurs, les bleus seraient une équipe qui n'a pas grand chose de française. Des critiques balayées par la ministre des Sports, ancienne championne olympique d'escrime, Laura Flessel.

" L'équipe de France a gagné et c'est une équipe de France unifiée, diversifiée, heureuse de mouiller le maillot,de chanter la marseillaise, de véhiculer des valeurs positives pour les plus jeunes, faire des rappels de bienséance à des aînés. Et je pense que ça c'est la France qui rayonne, la France qui gagne".

A Bondy, la France qui gagne est sûrement sur le terrain mais le discours n'aide pas forcément à trouver une meilleure place dans la société. Il y a vingt ans, les Bleus de Zidane faisaient découvrir la France "black-blanc-beur". Un symbole qui n'avait pas duré. Quatre ans plus tard Jean-Marie Le Pen était au second tour de l'élection présidentielle.

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