En Irak, un nouveau mort dans la contestation qui gagne Bagdad

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Un homme a été tué vendredi lors d'une nouvelle journée de manifestations contre la corruption et le manque de services publics en Irak, portant à neuf le nombre de morts depuis le début de ce mouvement il y a une dizaine de jours.

La grogne, qui agite depuis le 8 juillet le sud du pays, tribal et agricole, a gagné vendredi Bagdad, où des centaines de manifestants ont été dispersés à coup de canons à eau et de gaz lacrymogènes alors qu'ils tentaient d'entrer dans la zone verte ultra-sécurisée où siègent les autorités.

"On a cru que ces politiciens allaient améliorer la situation du pays, mais ils n'ont rien fait du tout", a déploré Yahya Hasnaoui, manifestant de 50 ans à Bagdad.

Depuis le début du mouvement, les manifestants concentrent leur colère sur les institutions. Ils accusent l'Etat de gabegie et les partis et leurs représentants de clientélisme et de prévarication.

Plusieurs sièges de partis et bâtiments publics ont été incendiés et vendredi, les manifestants à Diwaniya se sont dirigés vers les sièges de plusieurs organisations, dont le puissant groupe armé Badr.

Là, "un civil d'une vingtaine d'années a été mortellement touché par balles", a indiqué à l'AFP une source médicale. Ces balles ont été tirées par un garde du siège de Badr, a ajouté cette source sous le couvert de l'anonymat.

- Accrochages -

Ce décès porte à neuf le nombre de personnes tuées depuis le début du mouvement. L'une l'a été par les forces de l'ordre, selon des responsables locaux, les autres par des tireurs non identifiés.

Rapidement, le gouvernement irakien a dénoncé des "vandales" infiltrés parmi les manifestants pour s'en prendre aux "biens publics".

Vendredi, traditionnelle journée de mobilisation notamment contre la corruption, la contestation qui avait connu un répit ces derniers jours a repris.

A Bagdad, des centaines de manifestants ont tenté de reproduire le coup de force de 2016, lorsqu'ils étaient parvenus à tenir un sit-in de plusieurs jours à l'intérieur de la zone verte, où se trouvent les ambassades américaine et britannique ainsi que le Parlement et le siège du gouvernement.

Mais les forces de l'ordre, déployées en masse dans la capitale, ont empêché la foule, partie de la place Tahrir dans le centre-ville, de traverser le pont Joumhouryia qui mène à la zone verte, aux prix d'accrochages intermittents.

Tous les vendredis depuis 2015, la capitale est le théâtre de manifestations contre la corruption, notamment organisées par les partisans de l'alliance inédite entre le populiste chiite Moqtada Sadr et les communistes, qui ont remporté ensemble les législatives de mai.

Ces défilés ne rassemblaient plus récemment qu'une poignée de fidèles. Cette fois-ci cependant, des centaines de personnes se sont massées sur la place Tahrir, comme Mortada Mohammed, Bagdadi de 19 ans, qui a dit manifester parce qu'il en a "marre de vivre dans les ténèbres".

- "Electricité, eau, travail, internet" -

"On n'a ni électricité, ni travail, l'eau est régulièrement coupée pendant des heures, et même internet, on ne l'a plus", s'est-il emporté alors que les réseaux sociaux sont inaccessibles depuis près d'une semaine.

L'électricité est l'un des points de discorde majeurs dans le pays où les températures estivales avoisinent les 50 degrés. A Nassiryia, des slogans réclament la "démission du ministre de l'Electricité", alors que la plupart des foyers irakiens ne sont alimentés en courant que quelques heures par jour.

Dans la matinée, le ministère de l'Electricité a annoncé que le Koweït voisin allait fournir à l'Irak 30.000 mètres cubes de gasoil pour alimenter les centrales électriques. Il s'agit, précise un communiqué du ministère, d'une "première livraison" qui devrait être suivie d'autres "dans les jours à venir".

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A Bassora, ville pétrolière portuaire du sud d'où est partie la grogne le 8 juillet, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat dans le calme, a constaté un photographe de l'AFP.

A Nassiryia, également au sud de Bagdad, des centaines de personnes scandaient "Non à la corruption", dans le 12ème pays le plus corrompu au monde selon les classements internationaux.

Ils ont ensuite encerclé le domicile du gouverneur, alors que les forces de l'ordre tentaient de les disperser à coup de grenades lacrymogènes, a rapporté un correspondant de l'AFP.

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