Le président du Nicaragua Daniel Ortega accuse l'Eglise de "manœuvres putschistes". Pendant ce temps, les manifestations se poursuivent, la répression aussi.
Les balles ont transpercé les vitres de l'Eglise, allant jusqu'à se loger dans ses symboles les plus sacrés.
"A aucun moment, l'Eglise n'a appelé au coup d'État"
Il y a une semaine, au Nicaragua, c'est ici que des étudiants protestataires s'étaient réfugiés pour échapper à la répression des paramilitaires. Mais ces derniers n'ont pas stoppé pour autant leur offensive contre une institution accusée de "manœuvres putschistes" par le président Ortega
"A aucun moment, l'Eglise n'a appelé au coup d'État", souligne le prêtre Erick Alvarado._ "Au contraire, l'Eglise a essayé de jouer un rôle de médiateur, comme le gouvernement l'avait demandé. Nous avons essayé d'arriver à un accord entre les deux parties. L'Eglise oeuvre toujours pour la paix."_
L'opposition réclame avec insistance le départ du président Daniel Ortega, au pouvoir depuis une décennie.
Trois mois de répression, 280 morts
Mais en trois mois, la répression contre les manifestants a fait 280 morts et plus de 2.000 blessés, notamment dans la ville de Masaya, épicentre de la contestation, tout juste reprise par les paramilitaires, après une violente offensive.
Dans ce contexte, le parlement, contrôlé par le gouvernement, a approuvé lundi une réforme judiciaire controversée qui prévoit une peine de 15 à 20 ans d'emprisonnement pour "terrorisme".