Tour de France: quand le peloton tire la langue

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Du jamais vu depuis près de vingt ans! Une chaleur étouffante, des pavés éprouvants puis un enchaînement dantesque de trois étapes alpestres... en 15 jours compliqués, le peloton du Tour de France 2018 a rétréci de 24 coureurs.

"C'est la première fois que l'on voit autant de sprinteurs à la rue au bout d'une première semaine et demie de course", note le directeur sportif de la formation française Cofidis, Alain Deloeuil.

Avec 152 cyclistes au départ de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) en direction de Mende (Lozère), 24 de moins qu'au départ de Vendée, le Tour n'avait plus connu un peloton si peu fourni pour s'élancer d'une 14e étape depuis 2000. Ils étaient alors 151.

Et au cours de l'étape de samedi, bien avant la montée de Mende, la longue liste des recalés a gagné un nom: celui du Néo-Zélandais Patrick Bevin, contraint à l'abandon.

"Le Tour n'est pas facile", souligne Marc Madiot, le manager général de l'équipe Groupama-FDJ, dont le sprinteur Arnaud Démare a réussi à passer l'obstacle des Alpes, non sans y laisser beaucoup d'énergie.

"Le début de Tour a été rendu compliqué par la chaleur, avec des températures avoisinant les trente degrés à chaque fois", souligne Deloeuil. "Ça use un peu les organismes."

Dès la Vendée, le mercure est monté au-dessus de 30 degrés, pour ne descendre que très rarement.

"Ensuite, il y a eu des étapes longues, compliquées et stressantes. L'étape des pavés n'a pas été toute simple non plus. Il y a eu une accumulation de cette première semaine, qui a fait que les organismes se sont trouvé vraiment fatigués", ajoute Deloeuil.

Résultat: au soir de la première arrivée au sommet à La Rosière, des têtes d'affiche, telles le Britannique Mark Cavendish et l'Allemand Marcel Kittel, sont arrivées au-delà du délai fixé par le jury.

- "A 100% pendant cinq heures" -

Le lendemain, dans l'étape reine des Alpes, ce sont pas moins de trois autres sprinteurs de classe mondiale qui ont abandonné: le Colombien Fernando Gaviria, le Néerlandais Dylan Groenewegen, tous deux vainqueurs de deux étapes au sprint, et l'Allemand André Greipel.

"Il faut dire que l'étape vers l'Alpe d'Huez était extrêmement rude, avec plus de 5.000 mètres dénivelé en troisième jour de montagne", souligne Marc Madiot.

Son sprinteur Arnaud Démare a dû puiser dans ses réserves pour passer avant le délai la ligne d'arrivée au sommet des 21 lacets mythiques. "On a relevé les données physiologiques et il était à 100% sur les cinq heures, il a battu ses records juste pour rentrer dans les délais!", précise son manager.

"J'étais en deuxième position ce jour-là et j'ai dû faire le +Saint-Bernard+ toute la journée avec Christophe Laporte (sprinteur de Cofidis), l'accompagner, lui donner le moral. Le col de la Madeleine, de la Croix de fer, entre les deux le petit col de trois kilomètres assez dur (Montvernier), on a beaucoup monté. Ça a usé tout le monde", abonde Deloeuil.

Le lendemain, alors que la course retrouvait un profil favorable aux sprinteurs, Démare a manqué de jus (3e) face au Slovaque Peter Sagan, vainqueur à Valence devant le Norvégien Alexander Kristoff.

Et les réjouissances ne sont pas terminées, puisque les Pyrénées arrivent dans trois jours.

"Les Alpes sont toujours un peu plus dures pour beaucoup de coureurs. Mais quand on voit cette étape de 65 kilomètres (mercredi entre Bagnères-de-Luchon et Saint-Lary-Soulan avec trois cols, NDLR), ce n'est pas fini, il reste encore une semaine de course très difficile", indique Deloeuil.

Avec seulement trois arrivées favorables en deuxième et troisième semaines --à Valence, à Pau et enfin l'arrivée sur les Champs-Elysées--, certains sprinteurs ont aussi pu être découragés, laissant la voie libre à Peter Sagan pour un sixième maillot vert à Paris.

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