Près de 400 Casques blancs bloqués dans le sud syrien

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Près de 400 Casques blancs sont toujours bloqués dans le sud syrien au lendemain d'évacuations orchestrées par Israël, ont indiqué lundi à l'AFP deux de ces secouristes, qui s'inquiètent du sort que le régime pourrait leur réserver.

"Nous appelons les parties concernées à nous aider à sortir" du sud syrien, a confié par téléphone à l'AFP César, 23 ans, volontaire de l'équipe de presse des Casques blancs dans la ville de Deraa.

Israël avait annoncé dimanche l'évacuation vers la Jordanie de centaines de Casques blancs et de membres de leurs familles, lors d'une opération exécutée dans le plus grand secret à la demande de pays occidentaux prêts à accueillir ces secouristes devenus mondialement célèbres pour leurs opérations dans les zones rebelles.

Au total, 422 personnes évacuées dans la nuit de samedi à dimanche étaient arrivées en Jordanie, selon Amman.

A terme, elles doivent être accueillies en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Canada ou encore en France, qui a assuré lundi qu'elle "prendrait sa part" dans l'accueil de ces hommes dont le travail leur avait valu d'être considérés pour le prix Nobel de la paix en 2016.

Selon César, près de 400 volontaires des Casques blancs sont toujours pris au piège dans les provinces méridionales de Deraa et de Qouneitra.

- "Opération criminelle" -

Dans ces secteurs proches de la partie du plateau du Golan occupée par Israël, le régime de Damas a maintenant repris la quasi-totalité des territoires rebelles au terme d'offensives meurtrières et d'accords de capitulation.

César a expliqué à l'AFP avoir appris "par hasard", il y a quelques jours, l'existence d'un plan d'évacuation des Casques blancs mais quand il a essayé de s'inscrire, les responsables lui ont expliqué qu'il n'y avait plus de place.

"Une réunion sur notre sort s'est tenue aujourd'hui (lundi). Nous avons été informés que les efforts avaient échoué", a-t-il déploré.

"La sortie via Israël n'a fait qu'empirer la situation", a-t-il ajouté. "On craint maintenant la réaction du régime et de la Russie", allié du pouvoir syrien.

Le régime de Bachar al-Assad, qui accuse régulièrement les Casques blancs d'être liés à des groupes jihadistes, a en effet fustigé lundi les évacuations menées par Israël comme une "opération criminelle".

Dans un communiqué, la diplomatie russe a aussi dénoncé ces évacuations.

"Il est symbolique que les Casques Blancs ont préféré, grâce à un soutien étranger, fuir la Syrie en révélant ainsi leur vraie nature et montrant au monde entier leur hypocrisie (…), de quels financements ils dépendent et de qui ils remplissent les ordres", indique ce texte.

- "Aucune clémence" -

Interrogé par l'AFP par téléphone, Emad, un autre secouriste bloqué dans le sud, a assuré: "On ne sait pas ce qui nous attend".

"Quand le régime attrape quelqu'un, il est perdu, on ne sait pas où il va. Il n'y a aucune clémence", a expliqué ce jeune volontaire de 20 ans basé à Jubata al-Khachab, une localité rebelle de Qouneitra qui attend encore de passer sous la coupe du régime.

Emad a également fait état de la tenue d'une réunion lundi à Amman sur le sort des Casques blancs. Selon lui, il en est ressorti que la seule option possible était, pour les secouristes encore dans le sud, d'aller dans le nord de la Syrie, en zone rebelle.

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Les accords dits de "réconciliation" négociés par Moscou prévoient généralement le départ vers les territoires insurgés du nord syrien des combattants et des civils qui refuseraient de vivre en territoire gouvernemental.

"Mais, a affirmé Emad, il n'y a pas de route pour nous permettre d'arriver jusqu'aux bus qui ensuite nous conduiraient dans le nord".

Le conflit qui déchire la Syrie depuis 2011 a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.

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