Trump et Juncker désamorcent la crise entre Washington et Bruxelles

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Par AFP
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Donald Trump et le chef de l'exécutif européen Jean-Claude Juncker ont désamorcé mercredi la crise née des tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis, annonçant une série de décisions dans l'agriculture, l'industrie et l'énergie dont la portée exacte reste cependant à confirmer.

Selon une source européenne, aucun nouveau tarif douanier ne sera imposé sur les importations de voitures européennes aux Etats-Unis, un dossier particulièrement sensible pour Berlin.

Parlant d'un "grand jour" pour le libre-échange, le président américain a évoqué, depuis les jardins de la Maison Blanche, une "nouvelle phase" dans les relations entre Washington et Bruxelles après des mois de mises en garde et de menaces des deux côtés de l'Atlantique.

Mettant en avant leur volonté commune d'aller, à terme, vers la suppression des tarifs douaniers dans leurs échanges industriels, exception faite du secteur automobile, il a assuré que l'Union européenne allait commencer "presque immédiatement" à acheter "beaucoup de soja" aux producteurs américains. Il a par ailleurs promis de revoir la question des tarifs douaniers américains sur l'acier et l'aluminium européen, qui avait mis le feu aux poudres.

- "Une percée" -

Le ministre allemand de l'Economie, Peter Altmaier, a immédiatement salué sur Twitter cette "percée" qui "peut éviter une guerre commerciale et sauver des millions d'emplois".

"Nous sommes parvenus à un accord aujourd'hui", a de son côté assuré M. Juncker, qui a souligné la volonté de l'UE d'augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des Etats-Unis afin de diversifier ses approvisionnements en énergie.

Un peu plus tôt, au début du tête-à-tête dans le Bureau ovale, il avait insisté sur le fait que les Etats-Unis et l'UE, qui représentent la moitié du commerce mondial, étaient des "partenaires proches", des "alliés", pas des "ennemis".

Qualifié par M. Trump d'homme "très intelligent" mais aussi "très dur", le dirigeant européen a évoqué "un renforcement de la coopération sur l'énergie".

Quelques heures plus tôt, depuis Johannesburg, en Afrique du Sud, le président chinois Xi Jinping lançait une mise en garde à son homologue américain, soulignant que personne ne sortirait "vainqueur" d'une guerre commerciale.

Preuve des turbulences liées au bras de fer engagé par le président américain: son administration a annoncé mardi une aide d'urgence de 12 milliards de dollars destinée aux agriculteurs touchés par les représailles aux tarifs douaniers décrétés par Washington visant la Chine, l'Union européenne ou encore le Canada.

- Réformer l'OMC -

Le président américain a par ailleurs annoncé que les Etats-Unis et l'Union européenne allaient travailler de concert afin de réformer l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), évoquant en particulier, la Chine dans le viseur, le vol de propriété intellectuelle et le transfert forcé de technologies.

"Nous allons travailler étroitement ensemble avec des partenaires partageant nos idées pour réformer l'OMC et s'attaquer au problème de pratiques commerciales déloyales incluant le vol de la propriété intellectuelle, le transfert forcé de technologies, les subventions industrielles, les distorsions créées par les entreprises d'Etat et la surcapacité", a déclaré le président américain.

A la veille de la rencontre, le locataire de la Maison Blanche avait une nouvelle fois dénoncé l'attitude de l'Europe à laquelle il réserve depuis plusieurs mois ses flèches les plus acérées.

Se réjouissant, sur le ton volontiers provocateur qu'il affectionne, que les pays visés par les tarifs douaniers "viennent tous à Washington pour négocier", Donald Trump martèle que sa stratégie finira pas porter ses fruits et que "le résultat final en vaudra la peine".

Mais l'approche est loin de faire l'unanimité dans le camp républicain, traditionnellement favorable au libre-échange.

"Je ne pense pas que les tarifs douaniers soient la bonne réponse", avait lâché mardi le chef des républicains à la Chambre des représentants, Paul Ryan.

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Ce dernier est originaire du Wisconsin, État qui abrite le siège de Harley-Davidson. Le célèbre constructeur de motos a averti sans détour que la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires allait rogner ses marges en 2018.

Comme lui, nombre d'élus du "Grand Old Party" s'inquiètent de l'impact possible de la croisade présidentielle sur les élections de mi-mandat prévues en novembre.

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