Le gouvernement grec suspecte une origine criminelle aux incendies de lundi

Le gouvernement grec suspecte une origine criminelle aux incendies de lundi
Par AFP
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Le gouvernement grec a annoncé jeudi soir avoir saisi la justice d'un "élément sérieux" pouvant indiquer que l'incendie qui a fait plus de 80 morts lundi à l'est d'Athènes était d'origine criminelle.

"Un élément sérieux nous a conduits à ouvrir une enquête" après l'incendie de Mati, a annoncé lors d'une conférence de presse le ministre adjoint à la Protection du citoyen, Nikos Toskas.

Pour un autre incendie, violent mais qui n'a pas fait de victime à Kineta, du côté ouest de l'Attique, M. Kostas a parlé aussi de "sérieux éléments" évoquant un incendie volontaire.

M. Toskas, qui était en compagnie du responsable des pompiers et du porte-parole du gouvernement, Dimitris Tzanakopoulos, a mentionné aussi "des témoignages", sans en dire plus.

Les officiels, carte satellitaire à l'appui, ont fait valoir également que 13 feux étaient partis en même temps en Attique lundi, un fait déjà souligné par M. Tzanakopoulos au lendemain du drame.

Le gouvernement semble ainsi décidé à parer aux critiques qui commencent sur la gestion du drame par les autorités.

M. Tzanakopoulos a assuré que "l'évacuation de Mati n'était pas possible car le phénomène a duré à peine une heure et demie", sur fond de vents "les plus forts enregistrés ces huit dernières années", à environ 120 km/h.

Dans l'après-midi, le ministre de la Défense Panos Kammenos a fait face à Mati à la colère des riverains. "Vous nous avez laissés à la merci du Dieu. Il ne nous reste rien!", lui a ainsi lancé une femme en larmes.

- Règles et lois -

M. Kammenos a répondu aux critiques avec un argument différent, évoquant au micro de la BBC le problème endémique des constructions illégales qui sont selon lui "la majorité" sur cette côte.

"Après cette tragédie, c'est le moment que (les propriétaires) comprennent que c'est dangereux pour eux et leurs familles de ne pas suivre les règles et les lois", a-t-il dit.

Toute la journée, la douloureuse identification des plus de 80 morts s'est poursuivie, les médecins légistes espérant avoir conclu ce travail d'ici à samedi, grâce à l'ADN de proches supposés.

Il y a "beaucoup de corps calcinés, ce qui complique la procédure", a indiqué l'un d'eux à l'agence grecque ANA.

Les familles n'étaient pas autorisées à voir les corps, un des médecins confiant que le corps médical lui-même "avait du mal à supporter".

Outre un numéro officiel ouvert aux familles, un mur des disparus informel ouvert par des développeurs privés sur internet affichait toujours jeudi la photo de 27 personnes portées disparues, sans qu'on puisse savoir si certaines figuraient ou non parmi les corps retrouvés.

Sur 2.489 maisons auscultées par quelque 340 agents jusqu'à mercredi soir dans la zone côtière sinistrée de Mati, près de la moitié (48,93%) ne sont plus habitables, selon le ministre des Infrastructures.

La veuve du cinéaste grec Theo Angelopoulos --palme d'Or à Cannes en 1998-- a indiqué que les "archives personnelles" de son mari étaient parties en fumée dans la destruction de la maison familiale.

- 'Nous sommes Grecs' -

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Un puissant mouvement de solidarité s'est mis en place depuis lundi.

Les rescapés étaient pris en charge par des associations, qui fournissent hébergement dans les villes voisines, vêtements et nourriture.

Les volontaires s'affairaient ainsi jeudi dans un gymnase de Rafina, proche de Mati, au milieu de montagnes de vêtements, de nourriture ou de couches pour bébés.

"Nous sommes Grecs, et les Grecs ont tendance à s'unir quand ils sont dans le besoin, et à s'aider autant que possible", témoignait fièrement Joanna Kefalidou, un professeur d'anglais en vacances.

Pour sa part, tout en se gardant de critiquer frontalement le gouvernement pendant la période de deuil national de trois jours, le chef du principal parti d'opposition, Nouvelle Démocratie, Kyriakos Mitsotakis, s'est rendu sur les lieux du drame pour la deuxième fois en deux jours jeudi, pour exprimer sa solidarité aux familles des victimes.

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Mais dès vendredi, les couteaux risquent d'être tirés. "Ce désastre horrible sera le prétexte d'une controverse politique", a prédit jeudi le quotidien libéral Kathimerini, incriminant tous les services publics dans cette affaire.

Dans la soirée, la reine Elizabeth II d'Angleterre, le prince Philip, né prince Philippe de Grèce, et leur fils aîné le prince Charles, ont envoyé des messages de sympathie à la Grèce.

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