Au Cambodge, fin de campagne sur le thème de l'"élimination des traîtres"

Au Cambodge, fin de campagne sur le thème de l'"élimination des traîtres"
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a salué vendredi les efforts du pouvoir pour "éliminer les traîtres", au cours d'un dernier grand rassemblement électoral organisé deux jours avant des législatives que l'opposition appelle à boycotter.

"Récemment, nous avons pris des mesures légales pour éliminer les traîtres qui tentaient de renverser le gouvernement et de plonger de nouveau le pays dans la guerre", a déclaré Hun Sen, au pouvoir depuis 33 ans, devant des dizaines de milliers de ses partisans réunis à Phnom Penh tôt vendredi matin.

Le climat politique est tendu dans le pays, sans opposition crédible depuis la dissolution fin 2017 du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP) et l'emprisonnement de son chef, Kem Sokha.

Washington comme Bruxelles ont retiré leur aide à l'organisation de ce scrutin très controversé. "Ceux qui sont contre les élections sont ceux qui détruisent la nation et la démocratie et on ne doit pas le leur pardonner", a insisté Hun Sen vendredi.

"Ceux qui ne vont pas voter à dessein détruisent la démocratie, avec l'appui d'un groupe hors la loi agissant depuis l'étranger", a-t-il mis en garde, dans une allusion aux opposants en exil, faisant fi des appels de Rhona Smith, rapporteuse de l'ONU pour le Cambodge qui a exhorté le gouvernement à respecter la liberté des électeurs et à indiquer clairement que l'appel au boycott était autorisé.

Des actions légales sont en cours contre les rares opposants qui ont osé promouvoir le boycott à visage découvert depuis le Cambodge.

Hun Sen a comparé son pays au Pakistan, où des élections viennent d'avoir lieu cette semaine. "La différence c'est qu'ici nous n'avons pas de violences ou d'attentats", s'est-il félicité devant ses partisans réunis en plein air, protégés du soleil par des casquettes du Parti du peuple cambodgien (PPC).

"Le PPC continuera à être victorieux après-demain" s'est-il dit certain, devant une foule en liesse criant "Longue vie au PPC!".

Hun Sen est coutumier des déclarations choc contre l'opposition. Il a ainsi par le passé promis "l'enfer" à ses opposants, les invitant à "préparer leurs cercueils" en cas de contestation et assurant vouloir se maintenir au pouvoir "encore pour les deux prochains mandats".

Les législatives de dimanche au Cambodge sont dénoncées comme une "farce" par l'opposition en exil et le régime met en garde contre tout "chaos" contestataire visant à "détruire" ce plébiscite attendu de Hun Sen. Plus de 80.000 policiers seront mobilisés dimanche, la police se disant prête à "empêcher tout acte de terrorisme et de chaos politique".

-Eviter le scénario de 2013-

Les électeurs avaient voté en masse pour l'opposition lors des législatives de 2013, prenant le régime de Hun Sen de cours.

A l'époque, l'atmosphère était à une certaine ouverture. Le CNRP de Sam Rainsy, porté notamment par le vote des jeunes électeurs, avait raflé 55 sièges de députés sur un total de 123 et même organisé de grandes manifestations dénonçant les fraudes électorales mises en place par le régime pour minimiser sa défaite.

Cette année, l'atmosphère a bien changé: Hun Sen dénonce depuis des mois toute velléité de "révolution de couleur", brandissant la menace d'une ère de chaos dans ce pays encore traumatisé par le régime khmer rouge, coupable d'un génocide ayant fait près de deux millions de morts dans les années 1970.

Hun Sen, dont les proches contrôlent de larges pans de l'économie, a construit une dynastie: ses trois fils occupent des postes clé au sein du parti au pouvoir et de l'armée et s'investissent à ses côtés dans la campagne électorale.

Son cadet, le député Hun Many, candidat à sa succession, est monté sur scène vendredi, prenant des selfies avec les manifestants.

"Avec le PPC nous avons la croissance, des écoles, la paix et tout ce qu'il faut", a assuré Khun Bopha, dans la foule, des autocollants de Hun Sen sur le visage.

"Nous sommes venus ici pour rencontrer le parti au pouvoir et l'opposition, et tout ce que l'on voit ce sont des gens qui dansent dans les rues de Phnom Penh", s'est dit interdit Vijay Jolly, observateur électoral indien interrogé par l'AFP.

PUBLICITÉ

Chine et Inde ont envoyé des observateurs, contrairement à Washington et Bruxelles, pour ce scrutin avec officiellement 20 partis en lice, tous loyaux au pouvoir.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

No Comment : l'incendie d'un hôtel dans l'est de l'Inde fait 6 morts et 20 blessés

L’info du jour | 25 avril - Soir

No Comment : au moins 26 baleines à bosse meurent après un échouage massif en Australie