Colombie : une paix incomplète pour Juan Manuel Santos

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Tous droits réservés REUTERS/Carlos Julio Martinez
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Par Euronews avec AFP
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Il s'en est fallu de "très peu" : le président colombien sortant a annoncé que son gouvernement et la dernière guérilla de son pays n'avaient pas réussi à conclure un cessez-le-feu, coupant court à sa tentative d'obtenir une paix complète en Colombie avant son départ.

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Le président colombien qui doit quitter ses fonctions la semaine prochaine a inauguré mardi à Bogotá un monument en mémoire des victimes du conflit armé. Le sol et les fondations du mémorial ont été réalisés avec les armes des anciens guérilleros des Farc qui ont été fondues et remodelées. Tout un symbole après plus d'un demi-siècle d'un conflit interne sanglant.

Juan Manuel Santos restera dans l'histoire de son pays comme le président qui a signé la paix avec les Farc. Une paix qu'il aurait aimé pouvoir signer aussi avec l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla de Colombie. Il s'en est fallu de "très peu" selon ses mots pour qu'un cessez-le-feu ne soit conclu avant son départ.

"Il reste très peu (de points à négocier), 10% je dirais, avant d'entamer un cessez-le-feu réel et vérifiable et de poursuivre avec l'ordre du jour" des négociations avec l'ELN, a déclaré mercredi le chef de l'Etat. "Ce que l'on attend de savoir, c'est si le nouveau gouvernement va continuer, ce que j'espère", a ajouté le président qui a signé la paix fin 2016 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie alors la principale guérilla du pays, devenues depuis un parti politique.

L'accord a valu à ce président de centre droit le prix Nobel de la Paix, mais aussi une impopularité de 80% dans ce pays de 49 millions d'habitants très divisé sur la question du conflit interne qui déchire la Colombie depuis plus d'un demi-siècle.

Dans la foulée du traité de paix avec les Farc, le gouvernement de M. Santos avait entamé en 2017 des négociations avec l'Armée de libération nationale et ses 1500 combattants.

Son objectif était de parvenir à une "paix complète" en Colombie, un pays où le conflit armé entre guérillas, paramilitaires, trafiquants de drogue et agents de l'Etat a fait huit millions de victimes, entre ceux qui ont été tués, déplacés ou portés disparus.

Un cessez-le-feu avec l'ELN n'était pas forcément synonyme d'accord de paix avec cette guérilla mais cela aurait mis le pays sur des rails, jugent les observateurs.

Ce délicat dossier de la paix sera désormais entre les mains d'Ivan Duque, son successeur. Le nouveau président issu de la droite dure qui prendra ses fonctions le 7 août prochain est partisan d'une ligne dure avec les rebelles. Durant sa campagne, il avait notamment promis de modifier l'accord de paix signé avec les Farc.

Avec agence

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