L’UE commémore les Roms, “victimes oubliées de l’Holocauste”

L’UE commémore les Roms, “victimes oubliées de l’Holocauste”
Par Vincent Coste
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A l’occasion de la journée de commémoration de l'Holocauste des Roms, des représentants de la Commission européenne se sont rendus dans l'ancien camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau pour honorer la mémoire des centaines de milliers de Roms victimes de la barbarie nazie.

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La Journée de commémoration de l'Holocauste des Roms qui se tient chaque année le 2 août est dédiée à la mémoire des centaines de milliers de Roms victimes de la barbarie nazie.

Entre 220 000 et 500 000 de Roms et de Sintis, selon les estimations, ont été tués par les nazis et leurs alliés, représentant entre un quart et la moitié de leur population totale dans les années 1940.

La journée du 2 août n’a pas été choisie au hasard pour marquer le génocide des Roms pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce jour-là,  en 1944, près de 3 000 Roms, des enfants, des femmes et des hommes, ont été exterminés dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. Dans ce camps, plus de 20 000 Roms ont péri, délibérément abattus, gazés, victimes de mauvais traitements ou laissés à l’abandon et emportés par la maladie.

Le régime nazi a commencé à persécuter les Roms dès 1933. Dans les années suivantes, des lois discriminatoires ont été édictées à leur encontre imposant fichage, travail forcé et stérilisation. En 1938, les arrestations se sont multipliées, tout comme les internements dans les camps. Le caractère raciste de la persécution des Roms par les nazis n’a été reconnue qu’en 1979 par la République fédérale d’Allemagne.

"Des victimes oubliées"

Pour de nombreux Européens, les Roms sont les victimes oubliées de l'Holocauste. Le souvenir des persécutions dont ils ont été victimes dans le passé nous rappelle qu'il est nécessaire de s'attaquer aux difficultés auxquelles ils sont encore confrontés aujourd'hui et qui sont trop souvent négligées”, ont indiqué Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, et Věra Jourová, Commissaire européenne à la Justice.

Cela fait sept décennies que les Sinté et les Roms doivent faire face à la haine, à la violence, aux discriminations et au racisme, jour après jour. Et nombre d'entre eux ne peuvent toujours pas satisfaire leurs besoins essentiels et avoir accès à un logement décent, à l'éducation ou aux soins de santé”, ont également déclaré les deux membres de la Commission européenne.

Selon un rapport publié en avril 2018 par l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne, les Roms “qui forment la plus grande minorité ethnique d’Europe” subissent encore des persécutions. Dans de très nombreux pays européens, l’antitsiganisme reste très vivace. L’agence européenne a souligné que “crimes motivés par la haine et harcèlement continuent d’entraver l'intégration des Roms”. Ainsi, un Rom sur trois serait victime de harcèlement. Le rapport met également en avant les conditions de vie très souvent précaires des Roms en Europe, environ 80% d’entre-eux vivant “dans la pauvreté”.

Des représentants de la Commission européenne se sont rendus ce 2 août à Auschwitz-Birkenau, en Pologne, pour rencontrer des survivants de l’Holocauste et des jeunes roms. De très nombreuses commémorations ont été organisées dans toute l’Europe pour sensibiliser les populations à l'Holocauste des Roms.

Des associations représentatives des Roms et des Sintis se sont mobilisées depuis de nombreuses années pour faire reconnaitre officiellement et internationalement le "Porrajmos", le génocide des Roms et des Sintis.

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