Insécurité routière au Bangladesh: les étudiants manifestants appelés à rentrer chez eux

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Par AFP
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La Première ministre bangladaise, Sheikh Hasina, a appelé dimanche les étudiants manifestant contre l'insécurité routière à rentrer chez eux, alors que de nouveaux heurts ont opposé manifestants et police au huitième jour de ce mouvement sans précédent.

Au cours de la semaine écoulée, des dizaines de milliers d'étudiants ont bloqué une partie de la capitale Dacca pour réclamer une meilleure sécurité routière après la mort de deux jeunes percutés par un bus qui roulait trop vite.

Les manifestations se sont rapidement étendues à d'autres parties de ce pays d'Asie du Sud, et les autorités ont coupé l'internet mobile dans de vastes territoires du Bangladesh, selon des responsables et médias locaux, afin de tenter de freiner la mobilisation.

Samedi, une centaine de manifestants avaient été blessés lors de heurts avec la police qui a tiré des balles en caoutchouc en direction de manifestants.

Un véhicule transportant l'ambassadrice des Etats-Unis, Marcia Bernicat, a également été attaqué par "des hommes armés", mais celle-ci est sortie indemne, selon l'ambassade.

Les violences se sont poursuivies dimanche, la police tirant des gaz lacrymogènes en direction d'une importante foule qui se dirigeait vers un bureau du parti au pouvoir, l'Awami League, a constaté un journaliste de l'AFP.

A Dacca, dans le quartier de Dhanmondi, des dizaines de manifestants ont également été attaqués par des assaillants, dont certains armés de machettes, qui pourraient être des partisans du parti au pouvoir.

Douze personnes, dont un photographe d'une agence de presse internationale, ont été soignées au Medical College Hospital (DMCH) de Dacca, a précisé à l'AFP l'inspecteur de police Bacchu Mia.

La Première ministre a mis en garde contre "une tierce partie" qui pourrait saboter les manifestations et mettre en danger la sécurité des manifestants.

"C'est la raison pour laquelle je demanderais à tous les parents de garder leurs enfants à la maison. Quoi qu'ils aient fait, cela suffit", a déclaré dimanche Sheikh Hasina depuis son bureau.

Elle a aussi appelé les enseignants à "faire en sorte que leurs élèves retournent en classe".

- L'Internet mobile coupé -

A la suite de ces événements, les services Internet 3G et 4G ont été coupés pour 24 heures depuis samedi soir, a rapporté dimanche le journal à plus grand tirage du pays, Prothom Alo.

Les réseaux sociaux étaient inondés de messages de Bangladais dans l'impossibilité de se connecter à Internet via leurs téléphones portables, tandis que des réseaux sans fil et câblés ne semblaient pas affectés.

Le directeur de la Commission bangladaise de régulation des télécommunications (BTRC) a déclaré à l'AFP que celle-ci avait été informée d'une "décision" en ce sens du gouvernement, sans préciser ce que celui-ci avait exactement exigé.

"La BTRC a ralenti le fonctionnement d'Internet", a déclaré de son côté un responsable des télécommunications, qui a requis l'anonymat.

Cette décision vise à essayer de limiter la capacité de mobilisation des étudiants dans la rue et sur les réseaux sociaux où les critiques fusent contre la manière dont le gouvernement a géré les manifestations.

Selon des témoins, des milices pro-gouvernementales avaient attaqué les manifestants, y compris des personnes fuyant vers les hôpitaux pour des soins. La police a, elle, nié avoir tiré des balles en caoutchouc en direction des manifestants.

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De son côté, le ministre des Transports, Obaidul Quader, avait rejeté des accusations selon lesquelles des membres du parti au pouvoir ont attaqué les étudiants.

Le secteur des transports publics au Bangladesh est largement considéré comme corrompu, non régulé et dangereux. La mort des deux jeunes percutés par un bus en excès de vitesse s'est rapidement répandue sur les réseaux sociaux et est devenue un catalyseur de la colère contre les dirigeants.

Le gouvernement Hasina, au pouvoir depuis 2009, fait face depuis plusieurs mois à d'importantes manifestations de citoyens réclamant la fin du système de recrutement du service public jugé discriminatoire.

Redoutant que le mouvement étudiant ne se transforme en manifestations antigouvernementales avant les élections législatives prévues plus tard dans l'année, plusieurs ministres influents ont eux aussi enjoint les étudiants de retourner en classe, sans succès.

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