Au milieu des décombres à Gênes, la recherche effrénée de survivants

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Dans un amas impressionnant de tôles et de béton, des centaines de secouristes fouillent les décombres du viaduc qui s'est effondré mardi à Gênes, à la recherche de survivants.

Sur place, personne ne se hasarde à évoquer un bilan. Le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, en déplacement en Sicile, a parlé d'au moins une trentaine de morts et de nombreux blessés graves.

"L'espoir ne cesse jamais, nous avons déjà sauvé une dizaine de personnes sous les décombres, on va travailler 24 heures sur 24 jusqu'à ce que la dernière victime soit secourue", assure à l'AFP un responsable des pompiers, Emanuele Giffi. Venu du Piémont voisin, il est chargé de coordonner les recherches dans les trois zones principales où sont tombés les débris.

"Il y a des bâtiments qui ont été touchés mais il semble que toutes les victimes se trouvaient sur le pont", à 45 mètres de hauteur, qui s'est effondré sur plus de 200 mètres de longueur, ajoute-t-il.

Selon des experts, le pont Morandi, long de 1,18 km, ouvrage en béton de la fin des années 1960, a connu des problèmes structurels dès sa construction et faisait l'objet d'un coûteux entretien, lié en particulier aux fissures et à la dégradation du béton.

"J'habite là derrière, le pont je le vois tous les jours et je passe dessous tous les jours à pied", raconte Ibou Touré, un médiateur linguistique sénégalais de 23 ans. "Je n'étais jamais sûr, on entendait tout le temps des bruits quand les camions passaient". "J'ai appris qu'il s'était effondré en rentrant du travail, et je n'ai pas été surpris", ajoute-t-il.

Afifi Idriss, un chauffeur routier marocain de 39 ans, attend lui de pouvoir récupérer son camion, qu'il a laissé sur la partie du pont encore debout, à 50 mètres du trou béant. "J'ai vu le camion vert devant s'arrêter et faire marche arrière, je me suis arrêté, j'ai fermé le camion et je suis parti en courant", raconte-t-il. Quelque 150 personnes ont fait comme lui, mais la police ne les laisse pas retourner sur le pont chercher leur véhicule.

En ce week-end du 15 août, la zone industrielle que le pont enjambait était heureusement quasiment vide.

La zone est entièrement bouclée par les forces de l'ordre, qui ne laissent entrer que les services de secours, bloquant les curieux à environ 300 mètres de distance.

Non loin de là, d'autres badauds sont montés sur la terrasse d'un centre commercial pour observer les opérations et le ballet des hélicoptères des secouristes. Le parking d'un autre grand magasin à proximité est en revanche réquisitionné par les secours.

- "Des milliers de tonnes de béton" -

A l'intérieur de la zone de recherches, des secouristes s'activent avec des chiens, évacuant des corps sur des civières oranges.

Une quinzaine de personnes se tiennent tout près de la pile de pont qui s'est effondrée. Certaines portent des couvertures de survie, des femmes pleurent. Des membres d'une cellule de soutien psychologique sont sur place.

Après les fortes pluies de la matinée, le beau temps est revenu. Mais sur le site des recherches une odeur d'eaux usées plane, venue de la décharge qui se trouvait sur place ou d'une canalisation brisée.

Patrick Villardry, pompier niçois spécialiste de la recherche de victimes en décombres, attend avec un collègue et ses deux chiens Arco et Missile de pouvoir se rendre utile. Ces deux bergers malinois avaient sauvé une femme après le séisme de L'Aquila, en 2009 dans le centre de l'Italie.

"Pour l'instant, les sauveteurs italiens nous disent d'attendre", confie-t-il. Mais il sait qu'il n'est pas venu pour rien : "les premières victimes de surface ont été évacuées. Maintenant il faut rechercher sous les décombres des bâtiments, et il y a des milliers de tonnes de béton", souligne le pompier français.

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