Faire libérer Dutroux, le tueur belge de fillettes : son avocat s'y emploie

Photo prétexte Marc Dutroux : libération conditionnelle ?
Photo prétexte Marc Dutroux : libération conditionnelle ?
Par Joël Chatreau
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Peut-on imaginer une libération conditionnelle de Marc Dutroux, l'assassin pédophile de quatre fillettes, condamné à perpétuité en Belgique ? Oui, estime son avocat, qui commence à préparer le terrain en s'adressant aux parents des victimes dans une lettre. De quoi faire bondir la société belge.

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C'est un plaidoyer en faveur d'une libération conditionnelle de Marc Dutroux qui risque de très mal passer en Belgique. La presse belge révèle que l'avocat du tristement célèbre pédophile, violeur, tortionnaire et assassin de plusieurs petites filles, a écrit aux familles des victimes pour les sonder, en quelque sorte, afin de demander cette libération. "C'est une démarche d'ouverture (...) pour discuter", a expliqué Me Bruno Dayez.

Le courrier est à destination des parents de Julie, de Melissa, d'An et d'Eefje, les quatre fillettes belges qui ont été séquestrées, violées puis assassinées en Wallonie, la région francophone du pays, en 1995 et 1996. La même lettre est adressée à Sabine Dardenne et Laetitia Delhez, deux adolescentes qui sont sorties vivantes de l'enfer que leur faisait subir Dutroux dans les caves de ses maisons, notamment à Marcinelle. Pour ces crimes, il a été condamné à la prison à vie par la Cour d'assises d'Arlon en 2004.

Ci-dessous, Marc Dutroux à son procès en 2004 :

En 2004, "Le fruit n'était pas mûr"

A l'époque, face aux juges, le tueur pervers n'avait pas montré l'ombre d'un remords, n'avait exprimé absolument aucune demande de pardon. Oui, mais "22 ans se sont écoulés (depuis les faits)", plaide Me Dayez; Marc Dutroux a maintenant 61 ans. "Le fruit n'était pas mûr", commente l'avocat. La conviction de ce dernier est connue : il estime qu'un condamné en général ne devrait pas être emprisonné plus de 25 ans. Il développe d'ailleurs cette thèse dans son livre "Pourquoi libérer Marc Dutroux", publié en février dernier.

Si une démarche se met réellement en route pour réclamer la libération conditionnelle de l'assassin des quatre petites Belges - aucune date n'est annoncée -, il faudra d'abord que le tribunal de l'application des peines juge de l'attitude qu'a désormais le condamné à l'égard de ses victimes. Assurément, l'opinion publique aura indirectement son mot à dire car on n'efface pas comme ça, même après plus de vingt ans, l'horreur qu'a laissé l'affaire Dutroux dans l'esprit des Belges, de chaque citoyen belge, sans exception.

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