Grèce : après les incendies, vivre et reconstruire

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Par Maxime Biosse Duplan
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Six semaines après la tragédie des incendies, la petite ville de Mati tente de se relever. Les habitants attendent de pouvoir reconstruire leurs maisons et que la vie reparte. Reportage de notre équipe à Athènes.

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Région de l'Attique, en Grèce, six semaines après les incendies tragiques. En entrant dans Mati on comprend que tout a changé. La plupart des arbres brûlés ont été coupés, les voitures brûlées ne sont plus là, et les ruines ont été enlevées.

La ville qui était couverte de pins a changé pour toujours

Kostas Botsos vit à Mati avec sa mère de 92 ans depuis vingt ans. Chez lui, plusieurs bâtiments ont été détruits, et avec eux de nombreux souvenirs. "Je viens ici tous les jours, c'est à la base de l'armée de l'air que je vis, mais je viens ici pour essayer d'organiser ce que je peux. Ils ont détruit un endroit merveilleux et plein de verdure près d'Athènes. je suis plein de haine. Contre tout le monde. Parce qu'ils ne nous ont pas aidés. Presque cent personnes ont été brûlées sans raison".

D'autres résidents de Mati, comme Despoina, attendent un feu vert des autorités pour commencer à reconstruire : "Nous attendons le permis de construire pour commencer la reconstruction, même sans argent, je me débrouillerai, j'emprunterai, parce que je dois couvrir le toit de la maison pour que l'eau n'entre plus. Il y a des jours où je vis ici, d'autres où je suis chez mon neveu, d'autres chez mes enfants. Je cherche un appartement à louer, mais il n'y a rien, tout est trop cher".

''La vie est bizarre, moche, difficile"

Christina, elle, n'a pas perdu sa maison, mais plusieurs amis dans ces incendies. Sept personnes de son quartier sont mortes dans les feux. ''La vie est bizarre, moche, difficile, dit-elle. Ce n'est pas facile à traverser, ce n'est pas facile d'y croire. On ne peut pas croire qu'un matin nous étions tous ensemble et que le soir même nous les avions perdus ; et nous n'allons jamais les revoir. Ils ne reviendront pas. Nous avons beaucoup d'amertume, et un grand "pourquoi": pourquoi ne nous ont-ils pas demandé de partir ? En plus ils ne viennent même pas ici pour nettoyer les maisons qui ont été brûlées et qui ont de l'amiante, ce qui est dangereux. Moi, je ne peux pas partir d'ici, je n'ai nulle part où aller, c'est ma seule maison".

Les habitants de Mati ont demandé au Premier ministre d'accélérer le mise en place de mesures pour protéger leur santé et pour les laisser commencer la reconstruction de leurs lieux de vie.

Notre envoyée spéciale à Mati, Faye Doulgeri : "Les médecins ont recommandé à la population de ne pas retourner chez elle avant deux mois pour que l'air s'assainisse. Mais pas question pour certains de rester à l'écart. Ils veulent revenir, faire place nette, reconstruire, et continuer avec leur vie".

Journaliste • Foteini Doulgkeri

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