Procès des stars du rap français : Kaaris se confesse, Booba se tait

France : procès des rappeurs Booba et Kaaris
France : procès des rappeurs Booba et Kaaris
Par Joël Chatreau
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Ce n'était pas leur public habituel. La salle était pleine, oui, mais pour voir juger Booba et Kaaris au tribunal de Créteil. Après leur bagarre mémorable à l'aéroport d'Orly, les deux rappeurs français risquent jusqu'à 10 ans de prison. Kaaris a d'entrée présenté des excuses, Booba s'est tu.

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Ils ne se donnent plus en spectacle, sur scène ou dans un aéroport, ils doivent se tenir tranquilles sur le banc des accusés du tribunal correctionnel de Créteil, dans le Val-de-Marne, en banlieue parisienne. Les deux stars du rap français, Booba et Kaaris, anciens "frères", nouveaux ennemis, sont jugés depuis ce jeudi pour "violences aggravées et vols en réunion". Aux côtés du premier comparaissent sept hommes de sa "garde rapprochée", aux côtés du second se trouvent quatre membres de son entourage. Tous ont participé à la bagarre générale du 1er août dernier dans un hall de l'aéroport d'Orly.

La salle d'audience est celle dédiée normalement aux procès en assises, elle est plus grande et pourtant pleine. Plusieurs dizaines de fans des deux rappeurs sont là, ils ont fait la queue pendant plusieurs heures pour ne pas rater la confrontation. Certains disent "aimer les deux". Elie Yaffa, 41 ans, - de son nom de scène Booba - et Okou Gnakouri, 38 ans, - alias Kaaris - sortent à peine de trois semaines en détention provisoire. Comme ils ont les moyens, ils ont payé chacun 30 000 euros de caution, mais il leur est interdit de quitter le territoire.

C'est pas moi, c'est lui !

A la barre, Kaaris a tenu à présenter des excuses. "C'est pas bon ce qui s'est passé en fait, je regrette et présente mes excuses à toutes les personnes (...) qui ont été choquées par les images", a-t-il déclaré. "Comme j'ai toujours dit, je ne suis pas à l'origine de cette rixe, a-t-il ajouté. J'ai donné des coups pour me défendre". Booba, quant à lui, a préféré ne prononcer aucun mot devant les juges.

Dessin de presse du journal belge Le Soir :

Leur ligne de défense n'a donc pas bougé d'un iota depuis leur garde à vue, chacun affirmant que c'est l'autre qui a commencé. Sur la vidéosurveillance d'Orly, les enquêteurs disent avoir vu que Booba frappait le premier. Le "duc de Boulogne", comme il se fait appeler, conteste, expliquant qu'il a d'abord reçu un projectile jeté par Kaaris, le rappeur de Sevran. L'avocat de ce dernier, au cours du procès, compte s'appuyer sur une vidéo tournée par une fan du "duc" juste avant la bataille; on y entendrait Booba dire : "C'est la garde à vue qui m'attend". Ce qui signifierait qu'il préméditait son acte.

Le rap qui dérape

Ce qui est arrivé à Orly avait toutes les raisons d'arriver. Tant de haine réciproque déversée régulièrement sur les réseaux sociaux a fini par déborder. Prenant par hasard le même avion pour Barcelone, en Espagne, la salle d'embarquement a servi de ring aux deux rappeurs. Bilan : des blessés, des parfums de marque volés notamment dans la boutique duty free, 50 000 euros de préjudice au total

Booba et Kaaris pourraient avoir des années pour y réfléchir, jusqu'à 10 ans... en prison !

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