Ça chauffe entre Benalla et la commission des lois du Sénat français

Prétexte Alexandre Benalla ne veut pas se présenter devant les sénateurs.
Prétexte Alexandre Benalla ne veut pas se présenter devant les sénateurs.
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Par Joël Chatreau
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Alexandre Benalla recule. L'ex-chargé de mission auprès du président français, mis en examen pour "violences en réunion", ne veut plus répondre aux questions posées par la commission d'enquête sénatoriale. Cette dernière affirme qu'il y est obligé.

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Ira, ira pas ? Alexandre Benalla a changé d'avis, il ne veut plus s'expliquer devant la commission d'enquête du Sénat qui souhaitait le questionner sur son rôle exact auprès du président français Emmanuel Macron. L'avocat de l'ancien chargé de mission de l'Elysée, Me Laurent-Franck Liénard, l'a annoncé ce mardi, expliquant que son client n'avait pas intérêt "à faire des déclarations qui lui seraient reprochées par les magistrats instructeurs". Le 22 juillet dernier, Benalla a été mis en examen pour "violences en réunion" après avoir été pris en flagrant délit - grâce à une vidéo - en train de tabasser un manifestant pendant le défilé du 1er mai à Paris.

Mais la commission des lois tient bon. S'il est convoqué le 19 septembre prochain, comme il était apparemment prévu, il DEVRA se présenter, a insisté Jean-Pierre Sueur, qui est l'un des rapporteurs de la commission. "Le fait d'être mis en examen ne dispense pas de répondre à une convocation", a expliqué le sénateur socialiste. Les zones d'ombre ne manquent pas dans cette affaire, et les auditions reprennent ce mercredi au Palais du Luxembourg pour essayer de les éclaircir. Le chef de cabinet d'Emmanuel Macron, François-Xavier Lauch, va d'abord être entendu, puis ce sera au tour du général Éric Bio-Farina, le commandant militaire de l'Élysée.

La commission s'est fendue d'un communiqué afin de mettre les points sur les "i" : Alexandre Benalla est "tenu de déférer à la convocation qui lui est délivrée".

Des fuites sur le salaire de l'ex-adjoint au chef de cabinet

La fonction qu'exerçait Alexandre Benalla, en particulier, reste floue. Il occupait le poste d'adjoint au chef de cabinet de la présidence, a-t-il été affirmé devant la commission du Sénat. Le président de cette dernière, Philippe Bas, sénateur de droite du parti Les Républicains, note cependant qu'il existe des contradictions sur sa supposée "mission de police", et fait remarquer que la commission attend désespérément que l'Elysée lui fournisse la fiche du poste et le salaire de l'ex-employé. Plusieurs médias français sont allés plus vite en révélant ce mardi que fin 2017, Benalla gagnait 7 113 euros brut par mois, soit 6 076 net.

Et le président de la commission des lois d'en rajouter une couche : le sénateur Bas a souligné sur la chaîne de télévision Public Sénat qu'il pouvait "le faire chercher par huissier".

Les enjeux politiques de l'affaire Benalla restent donc importants, au point que la ministre de la Justice en personne a cru bon intervenir alors qu'elle était en déplacement à Tours. "Il ne peut pas y avoir d'interférences entre la commission d'enquête et l'information judiciaire, a déclaré Nicole Belloubet (...) C'est la raison pour laquelle Alexandre Benalla n'a pas encore répondu à la commission d'enquête du Sénat".

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