Les Emirats face au défi du recyclage

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Par Euronews
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Cette semaine dans Inspire Middle East, nous parlons de l'empreinte écologique des Emirats et nous partons à la rencontre d'un entrepreneur qui transforme le plastique en vêtements et accessoires de mode.

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Tous les jours, Kris Barber s'habille avec des t-shirts, des shorts et des sacs fabriqués de manière écologique par DGrade, sa société créée il a presque 10 ans. A partir de bouteilles de plastique collectées localement, les équipes de Kris Barber lavent, étirent et font fondre le plastique pour le transformer en petites fibres. La matière est ensuite filé, recyclée et tissée.Le processus consomme environ 50% d'énergie de moins que la fabrication de polyester classique et produit 55% d'émissions de carbone en moins. Pour répondre aux besoins mensuels en plastique de sa société, cet homme travaille avec des partenaires tels que la société de traitement des déchets Bee’ah, basée à Sharjah, qui traite chaque année plus de 2 millions de tonnes de différents types de déchets.

"_Les déchets n'en sont pas si vous les réutilisez. Presque toutes les sortes de matières que vous jetez à la poubelle est une matière première pour quelqu'un dans le mond_e", explique Daker Rabaya du centre de traitement de Bee'ah. Sharjah a le but ambitieux d'arriver à 0 déchet entrant dans les décharges d'ici 2020 et veut devenir la capitale environnementale du Moyen Orient. "Nous avons fêté un an sans aucun déchet de construction et de démolition allant vers les décharges. Nous sommes le seul pays des Emirats à ne plus avoir de problème avec les pneus usés et nous avons célébré un an d’absence totale de meubles et d’appareils électroménagers allant à la décharge", ajoute-t-il.

Le plastique peut mettre des milliers d'années à se décomposer et l'impact financier est important. Pour promouvoir l'économie circulaire locale Kris Barber a lancé une la campagne "Simply Bottles" qui aide les entreprises et les écoles à créer leur propres centres de recyclage.

Son but écologique, est de faire en sorte que dans un avenir proche, le recyclage aux Emirats pèse plus lourd que la pollution plastique. 

Rebecca Mac Laughlin Duane l'a rencontré pour euronews.

Rebecca Mac Laughlin Duane : Si l'on prend le problème du plastique aux Emirats, comment impacte-t-il le délicat écosystème de la vie marine et du désert ?

Kris Barbe : Et bien, il l'impacte beaucoup. Me croirez-vous si je vous dis que près de 50% des chameaux meurt après avoir ingéré du plastique ? De la même façon, de nombreux poissons mangent des micros morceaux de plastique et pour la vie marine c'est aussi un problème. Pas seulement dans la région mais dans le monde. Et il y a un énorme problème concernant les poissons qui ingèrent du plastique, du micro plastique exactement.

Le plastique se casse en de toutes petites particules consommées par le poisson. Ces particules entrent dans leur système digestif et évidemment cela rentre dans la chaîne alimentaire et crée une énorme crise environnementale.

RMD : Comment le problème du recyclage pourrait être traité de manière plus radicale ? On a vu le succès des taxes d'enfouissement au Royaume Uni, elles sont testées et déployées ici. Est-ce comme ça qu'il faut faire ?

KB : Oui, ça arrive maintenant. Heureusement le gouvernement impose des taxes d'enfouissement sur les camions. Et ils promettent de les augmenter l'année prochaine.

RMD : Vous avez des opérations de fabrication en Asie mais l'idée est de faire venir la chaîne d'approvisionnement ici, plus près du marché du Moyen Orient. Comment faites-vous ?

KB : Nous ouvrons en ce moment notre première usine à Dubaï. Nous allons faire le processus de la bouteille en plastique jusqu'au fil, qui sera présenté à Expo.

Beaucoup d'utilisation inutile du plastique

RMD : Ce sera la première usine de recyclage de bouteille en fil du monde. Quelles sont les répercussions sur l'économie verte locale et nationale ? Créez-vous des emplois ? Boostez-vous la croissance ? 

KB : L’usine elle-même résoudra la crise que nous avons dans la région, car nous pouvons prendre autant de plastique que possible. On pourra aussi, comme vous l'avez dit, créer des emplois, et on pourra dire que les Emirats ont été pionniers dans cette technologie.

RMD : A quel point est ce facile pour les Emirats de réduite leur empreinte plastique ? La technologie est là mais est ce que l'état d'esprit y est ?

KB : Je crois que c'est une question très importante. Le problème à tendance à venir du commerce de détail. En ce qui concerne les supermarchés il y a beaucoup d'utilisation inutile du plastique. Cela a été un travail de longue haleine d'essayer d'interdire les sacs plastique. Et on essaie aujourd'hui de réduire l'usage des pailles. Les pailles sont les pires acteurs de la pollution plastique donc je suis contente que ça arrive.

RMD : Acheter votre gamme de vêtements me coûtera un peu plus cher qu'un vêtement conventionnel non recyclé. Donc quel est votre argument pour me convaincre ?

KB : Le marché des micros-collections de la mode va ralentir je l'espère. Aussi peu chers que les vêtements soient je ne pense pas que ce soit une bonne chose parce que les détaillants sont incités à faire du stock et à vendre peu cher. J'ai hâte de voir nos vêtements vendus au même prix que les textiles habituels.

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