"Gilets jaunes" : l'économie française a le moral dans les chaussettes

"Gilets jaunes" : l'économie française a le moral dans les chaussettes
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Par Euronews
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Les économistes français redoutent surtout le mauvais climat pour les affaires qui commence à s'installer. Le moral des ménages est au plus bas - les "gilets jaunes" en savent quelque chose - et les blocages affectent tous les commerces, les petits comme la grande distribution. Voici les chiffres :

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Plus le mouvement des "gilets jaunes" dure, plus l'économie française stagne et s'affaiblit, certes. Cependant, elle n'est pas totalement bloquée, estiment plusieurs économistes. Ce qui les inquiète plutôt, c'est le mauvais climat qui s'installe. Les protestataires en jaune en sont venus au blocage car ils ont le moral dans les chaussettes, mais le moral des ménages en général est descendu, au mois de novembre, à son plus bas niveau depuis février 2015.

Les chiffres sont déjà parlants sur la baisse de l'activité économique :

- Elle chute de 20 à 40% dans le commerce de détail.

- Les pertes vont de 15 à 25% dans la grande distribution.

- L'activité recule de 15% pour certains marchés de gros et de marchandise fraîche.

- La baisse de fréquentation dans les centres commerciaux samedi dernier est estimée par l'institut Quantaflow à 14%. Selon la Fédération du commerce et de la distribution, ce secteur a observé une baisse de 15 à 25% de son chiffre d'affaires ce jour-là, si l'on compare à un samedi habituel un peu avant les fêtes de fin d'année.

Ralentissement du transport routier, pertes dans l'alimentaire

Quant aux transporteurs routiers, ils subissent évidemment les conséquences des blocages de routes et autoroutes un peu partout en France. Depuis le début de l'entrée en action des "gilets jaunes" le 17 novembre dernier, les entreprises de transport routier de marchandises et de logistique indiquent que leurs pertes d'exploitation se montent à environ 400 millions d'euros.

L'Association nationale des industries alimentaires annonce pour sa part que les pertes du secteur risquent de s'élever à 13,5 milliards d'euros. Les fêtes de fin d'année, pour les entreprises de ce secteur, avant tout des PME, représentent traditionnellement 20% de leur chiffre d'affaires.

Le secteur du tourisme, lui, particulièrement à Paris, avait retrouvé la forme après avoir été frappé durement par la vague d'attentats en 2015. Mais les images fortes de la guérilla urbaine, des violences et des saccages dans la capitale française, ont fait le tour du monde des journaux télévisés. Alors, logiquement, les réservations pour cette fin d'année dans les hôtels parisiens sont loin d'être bien parties. "Elles reculent de 10 à 15% par rapport à l'an dernier", indique d'ores et déjà le Groupement national des chaînes hôtelières.

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