Camp de Moria à Lesbos, "honte de l'Europe"

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Par Apostolos Staikos
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Fin 2018, environ 5000 migrants vivaient encore à Moria sur l'île grecque de Lesbos, dans des conditions sanitaires déplorables

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Des milliers de réfugiés passent l'hiver à Moria, sur l'île grecque de Lesbos, dans des conditions déplorables. Ils seraient encore 5000, fin 2018. Reportage d'Apostolos Staikos.

Les plus chanceux ont trouvé une place dans un camp de réfugié, qui peut accueillir jusqu'à 3500 personnes. Mais ceux qui vivent dans les champs sont exposés au froid et à la pluie. 

des migrants construisent une maison en bois dans la boue
Des enfants à Moria

Dans un terrain vague boueux, un migrant afghan, Muhammad Jaffay nous explique sa situation. "Ils nous ont donné une petite tente, mais ça ne suffit pas. Nous sommes une famille de sept personnes. Dites-moi, s'il vous plaît, qui peut vivre dans un champ plein de flaques d'eau et de rochers? C’est l’hiver et je n’ai pas de vêtements appropriés". Même détresse pour Shahla Nori, une mère afghane de huit enfants. "J'ai 36 ans, j'ai huit enfants. Ce manteau est la seule chose que j'ai pour traverser cet hiver. il a beaucoup plu dernièrement. L'eau est entrée dans notre tente, il faisait très froid. Moria n'est pas un endroit pour des familles. Nous ne voulons pas rester ici, nous voulons aller à Athènes". 

En septembre, le nombre de réfugiés s'élevait à 9000 personnes sur l'île. Durant cette période, trois heures de queue étaient nécessaires pour manger.

70 000 migrants disséminés en Grèce

Selon le ministère grec en charge de la politique migratoire, fin 2018, environ 70 000 migrants vivraient en Grèce, dont près de 12 000 sur les îles. 3 500 sont des mineurs non accompagnés.

Selon Amnesty International, cette situation est imputable à la Grèce et à l'Union européenne. "Avec l'accord signé entre l'UE et la Turquie, l'Union européenne tente en réalité de se libérer de ses responsabilités avec de l'argent. Je veux dire qu'ils financent des pays tiers, tels que la Turquie ou la Libye au sud, afin de maintenir les réfugiés et les migrants loin de chez eux" réagit Gabriel Sakellaridis, qui dirige la section grecque de l'ONG Amnesty International.

"Guantanamo", "honte de l'Europe"

Malgré la présence de bénévoles pour divertir les enfants, la situation reste difficile à Moria. Le camp est surnommé "Guantanamo", "Honte de l'Europe" et "Pire camp de réfugiés du monde" par les migrants, les ONG et les médias. Selon les autorités grecques, ces mauvaises conditions de vie sont essentiellement dues à l'augmentation du nombre de migrants en provenance de Turquie.

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