A deux jours d’un scrutin présidentiel maintes fois reporté en République démocratique du Congo, le pouvoir se crispe, l’opposition est donnée gagnante selon certains sondages.
Le feu couve dans l’est de la République démocratique du Congo. Contrairement au reste du pays, plus d’un millions d’électeurs des villes de Béni et Butembo ne pourront pas voter à la présidentielle de dimanche. Dans cette région qui est l’un des fiefs de l’opposition, la commission électorale a repoussé le scrutin au mois de mars, officiellement à cause de la menace du virus Ebola.
A Kinshasa aussi la tension monte, l’ambassadeur de l’UE, Bart Ouvry, est prié de quitter le pays, après le renouvellement des sanctions européennes contre des proches du président Kabila.
Le ministre des affaires étrangères congolais, Léonard She Okitundo, a défendu cette décision au cours d'une conférence de presse.
"Ces sanctions, n’en déplaise au Conseil européen, violent le droit international, portent atteinte aux droits fondamentaux des personnalités concernées, au point qu’elles ont été condamnées par les instances régionales et sub-régionales du continent africain."
L'opposition donnée gagnante
La crispation autour du pouvoir sortant de Laurent Kabila en RDC monte encore d’un cran, à l’approche d’un scrutin dont nul ne sait encore s’il pourra se tenir. L’opposition, donnée gagnante par plusieurs sondages, craint une vague de violence.
Les experts du Groupe d'étude sur le Congo (GEC) de l'Université de New York publient des sondages effectués avec une société congolaise, le Bureau d'études, de Recherches, et de Consulting International (Berci, proche d'une frange d'opposition) et Ipsos South Africa.
"Si les élections sont libres et équitables, un candidat de l'opposition est presque certain de remporter la présidence", écrit la figure de proue du GEC, Jason Stearns.
"Selon notre sondage, Martin Fayulu est clairement le favori, avec 44% (Berci 45%; Ipsos/GeoPoll: 42%) du vote prévu, devant les 24% de Félix Tshisekedi (Berci 28%; Ipsos/GeoPoll: 20%) ; 18% (Berci: 20%; Ipsos/GeoPoll: 15%) voteraient pour Emmanuel Shadary [le candidat du pouvoir sortant]", ajoute-t-il.