Brexit ou pas Brexit ? Aux députés britanniques de trancher ?

Brexit ou pas Brexit ? Aux députés britanniques de trancher ?
Tous droits réservés Ben Birchall/Pool via REUTERS
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Par Euronews avec AFP, Reuters
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Les législateurs britanniques doivent voter ce soir alors que Theresa May leur a demandé d'y réfléchir à deux fois et que les dirigeants européens ont tenté de les rassurer, sans grand succès...En cas de rejet de l'accord, les options sont multiples.

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Brexit ou pas Brexit ? C'est finalement ce soir que les députés britanniques doivent répondre à cette question. Hier, la Première ministre Theresa May leur demandait instamment d'examinez à nouveau l'accord conclu avec l'Union européenne, alors que les dirigeants européens essayaient encore de rassurer les législateurs britanniques.

"Non, il n’est pas parfait et, oui, c'est un compromis, mais lorsque les livres d'histoire seront écrits, les gens se pencheront sur cette décision que ce Parlement va prendre et ils se demanderont si nous avons respecté le vote du pays de quitter l'Union européenne ?" a expliqué Theresa May.

Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a été insensible à l'appel de Theresa May :

"On nous avait promis l'accord commercial le plus simple de l'histoire, mais nous avons vu un gouvernement divisé conclure un accord de retrait bâclé avec rien de plus qu'un vague aperçu de ce que seront nos futures relations avec l'Union européenne. Le gouvernement est en plein désarroi. Il est clair que si l’accord de la Première ministre est rejeté ce mardi, il sera alors temps d’organiser des élections et d'avoir un nouveau gouvernement".

Et les assurances des responsables européens, notamment sur la frontière nord-irlandaise, n'ont pas convaincu. Leur lettre "ne fournit pas les garanties juridiques qui avaient été promises à cette assemblée", a encore expliqué Jeremy Corbyn.

"Il n'y a rien de nouveau, rien n'a changé", a déploré aussi le parti ultra-conservateur nord-irlandais. Alors qu'au sein du Parti conservateur de Theresa May, les appels à rejeter l'accord se sont multipliés.

Theresa May a pourtant passé ces derniers jours à battre la campagne pour défendre ses arguments.

Si l'accord est rejeté par les députés britanniques, les options sont multiples : sortie sans accord, plan B amendable à présenter dans les trois jours par le gouvernement, référendum dont la question resterait à déterminer, nouvelles élections...Tout est possible, y compris un rejet modéré qui permettrait peut-être encore à Theresa May d'obtenir des concessions de la part de Bruxelles.

Détails en cas de "no deal"

Si le texte est rejeté par la chambre des Communes, l'un des scénarios envisageables est celui d'un Brexit sans accord, particulièrement redouté par les milieux économiques, avec le spectre d'un effondrement de la livre et d'une montée en flèche du chômage.

Les relations économiques entre le Royaume-Uni et l'UE seraient alors régies par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et une multitude de contrôles douaniers et réglementaires devraient être mis en place en urgence.

Pénuries de médicaments, embouteillages monstres aux abords des ports, avions cloués au sol, perte de croissance... Ces perspectives sont balayées par les Brexiters les plus acharnés, pour qui "une absence d'accord vaut mieux qu'un mauvais accord", et qui veulent une politique commerciale indépendante.

Cependant, la menace d'un "no deal" semble avoir été contrecarrée la semaine dernière par les députés, avec l'adoption d'un amendement obligeant l'exécutif à présenter sous trois jours, en cas de rejet de l'accord, un "plan B" amendable.

La possibilité d'un second référendum, jusqu'ici exclue par Theresa May, est réclamée par les europhiles dans l'espoir qu'il inverse le résultat de la consultation du 23 juin 2016 et certains responsables politiques pour débloquer la situation.

Reste à définir les questions posées : maintien dans l'UE ou plan de Theresa May ? Ou sortie sans accord ? Sans garantie que la consultation donnerait un résultat différent de celui de juin 2016.

Le Parti travailliste, principale formation d'opposition, se rangerait à cette option s'il n'obtenait pas les élections anticipées qu'il souhaite.

- Nouvelles élections

Elles devraient être précédées d'une motion de censure, que compte déposer le Labour si Mme May perd le vote de mardi.

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Toutefois, si une bonne centaine de députés tories ont essayé de renverser Theresa May en décembre, il n'est pas dit qu'ils s'allient à l'opposition travailliste pour une manoeuvre qui pourrait leur faire perdre le pouvoir.

Si les travaillistes l'emportent, ils comptent négocier un nouvel accord avec Bruxelles mais il leur faudrait du temps, a déclaré Jeremy Corbyn, évoquant un probable report de la date de sortie de l'UE.

- Report du Brexit

Reporter le Brexit via une extension de l'article 50 du Traité de l'UE, qui régit le départ d'un État membre, apparaît de plus en plus comme une éventualité crédible, y compris si Theresa May emporte le vote au Parlement car il ne lui resterait que peu de temps pour faire passer la législation nécessaire avant la sortie de l'UE, le 29 mars.

L'organisation d'un second référendum ou d'élections législatives anticipées nécessiterait aussi de repousser la date du Brexit.

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Une centaine de députés européens de différents bords politiques se sont engagés lundi à soutenir une demande de report de Londres. Mais dans ce cas, quid des élections européennes, qui se dérouleront entre le 23 et le 26 mai?

Selon une source diplomatique, "une prolongation après le 29 mars est possible mais pas au-delà du 30 juin car le nouveau Parlement européen sera constitué".

De son côté, Theresa May a estimé hier que la date du Brexit ne devrait pas être reportée.

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