L'opposition au président Macron exaucée : Benalla est en garde à vue

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Par Joël Chatreau
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La garde à vue d'Alexandre Benalla intervient au lendemain de révélations du directeur de cabinet du président français face aux Sénateurs

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Alexandre Benalla, ancien chargé de mission auprès d'Emmanuel Macron, a été placé en garde à vue dans l'enquête sur ses passeports diplomatiques. Les investigations ont été étendues aux infractions de "faux" et "usage de faux", a annoncé le parquet de Paris.

Cette garde à vue intervient après l'audition devant la commission d'enquête du Sénat de Patrick Strzoda, le directeur de cabinet du président français, qui a donné de nouvelles informations compromettantes pour Benalla. "Avec cet individu, on découvre tous les jours des choses nouvelles" a-t-il lâché.

Plus on tire le fil, plus "des dysfonctionnements lourds et un manque de diligence d'un certain nombre de services, y compris à l'Élysée" apparaissent, a d'autre part constaté le co-rapporteur de la commission, le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur.

Une falsification pour obtenir un passeport diplomatique ?

Les révélations de Patrick Strzoda concernent les passeports diplomatiques qu'utilisait Benalla dans le cadre des ses ex-fonctions, et qu'il n'a jamais rendu aux services de la présidence. Il en possédait deux, l'un délivré en 2016 - bizarrement bien avant son arrivée au "palais" -, l'autre délivré fin juin 2018. Selon le chef de cabinet du président, ils auraient été invalidés le 31 juillet 2018. Ah bon !? Mais pourquoi alors les a-t-il utilisés, pour effectuer des voyages dits "d'affaire" en Afrique, encore une vingtaine de fois entre le 1er août et le 31 décembre 2018 ? Mystère...

Et, plus grave, pour obtenir le second passeport, l'ancien collaborateur du chef de l'Etat a rédigé une lettre dactylographiée, avec en-tête du directeur de cabinet de l'Elysée mais non signée, qu'il a envoyé au ministère de l'Intérieur. Là, Patrick Strzoda n'a pas tourné autour du pot, il a saisi la justice car "nous soupçonnons une falsification faite par M. Benalla", a-t-il reconnu devant les membres de la commission du Sénat.

Pourquoi ne pas l'avoir mis en garde à vue plus tôt ?

Alexandre Benalla, déjà mis en examen pour "violence en réunion" après avoir frappé un manifestant au cours du défilé du 1er mai à Paris, est de nouveau convoqué par les sénateurs lundi prochain; il avait été entendu une première fois le 19 septembre dernier, mais l'affaire des passeports n'avait pas encore éclaté.

Au vu des nouvelles révélations, et de la confusion qui règne toujours dans les services présidentiels et gouvernementaux, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s'était insurgé contre le traitement de faveur accordé, semble-t-il, à l'ancien collaborateur du président français. Il avait posé la question à laquelle nombre de Français pensaient aussi : pourquoi n'est-il pas "déjà en garde à vue" ? (C'était jeudi matin).

A droite, les élus comme Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice du parti Les Républicains, avaient le même sentiment :

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