Marcel ne "chauffe" plus ! Azzola, l'accordéoniste de Brel et Piaf, est mort

Marcel ne "chauffe" plus ! Azzola, l'accordéoniste de Brel et Piaf, est mort
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Par Joël Chatreau
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Adulé par les accordéonistes, le musicien français Marcel Azzola est mort à 91 ans chez lui en région parisienne. C'est lui qui a donné à l'accordéon ses lettres de noblesse, accompagnant de nombreux grands de la chanson française, et donnant toute sa place à l'instrument dans le domaine du jazz.

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Il a rendu son dernier souffle... un peu comme un accordéon arrivé au bout de la partition. Marcel Azzola, qui a donné à cet instrument populaire toutes ses lettres de noblesse, est mort chez lui, dans sa gentilhommière de Villennes-sur-Seine, dans le département des Yvelines, près de Paris où il est né. A 91 ans, "son coeur a lâché", a expliqué Lina Bossatti, sa compagne à la ville et à la scène, une pianiste et violoniste.

Il était considéré comme un maître par les accordéonistes de plusieurs générations. Il faut dire qu'il a donné toute sa vie au fameux "piano à bretelles", le sortant des bals musette et des brasseries pour le transporter dans les concerts et les clubs de jazz dès les années 1980. Pour le musicien franco-italien Richard Galliano par exemple, son style est incomparable, "avec une dynamique très particulière, très bebop", commente-t-il.

"Chauffe Marcel, chauffe !"

C'est une simple petite phrase improvisée, "Chauffe Marcel, chauffe !", un encouragement de Jacques Brel durant l'enregistrement de sa célèbre chanson "Vesoul" en 1968, qui a fait entrer Marcel Azzola dans la légende musicale; son chorus d'accordéon avait alors mis Brel presqu'en transe. Mais en studio et sur scène, le musicien a accompagné bien d'autres grands de la chanson française : Yves Montand, Mouloudji, Gilbert Bécaud, Barbara, Juliette Gréco, Boris Vian... Dès 1949, il jouait pour Edith Piaf, notamment dans "Sous le Ciel de Paris".

Dans les années 1930 à Paris, qui dit accordéon dit migrants italiens. Le père de "Marcello", son prénom d'origine, en était un; maçon, musicien "du dimanche", c'est lui qui va lui donner goût à l'accordéon. A 10 ans, l'air de rien, le petit Azzola accompagne la chanteuse mythique Fréhel le temps d'un radio-crochet. Un peu plus tard, il va se lancer dans un tourbillon de bals, de dancings, de brasseries, puis de Tours de France, de Six Jours cycliste au Vel'd'Hiv... Puis il monte enfin sur scène avec les plus grands talents de la chanson française, les suit en tournée ou en studio.

Le jazz et la java... et le cinéma

Marcel Azzola a également enrichi la bande-son de nombreux films, comme le classique "Mon Oncle" de Jacques Tati. Et il a fini par faire entrer l'accordéon par la grande porte dans le monde du jazz, en jouant notamment aux côtés de Stéphane Grappelli ou Toot Thielemans. Son bâton de maréchal a été l'inscription de son instrument de prédilection au Conseil national supérieur de musique de Paris en 2002.

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