Un spray nasal pour soigner la dépression, une "révolution" aux Etats-Unis

Un spray nasal pour soigner la dépression, une "révolution" aux Etats-Unis
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Par Joël Chatreau
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C'est un simple spray nasal en apparence, mais qui pourrait devenir le meilleur traitement contre la dépression profonde. Il va bientôt être utilisé dans les hôpitaux aux Etats-Unis après autorisation de l'Agence américaine du médicament. Découvrez pourquoi il est considéré comme "révolutionnaire" :

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Lutter contre les dépressions les plus fortes, voire chroniques, grâce à un simple spray nasal : cela peut paraître incroyable, insensé, mais c’est très sérieux. Ce nouveau médicament, présenté comme "révolutionnaire" par des experts scientifiques américains, va bientôt être disponible dans les hôpitaux aux Etats-Unis. La FDA, l’Agence américaine du médicament, vient de donner son feu vert car les cas de résistance au Prozac, l’anti-dépresseur le plus utilisé en Amérique, sont de plus en plus nombreux chez les malades.

L'eskétamine, plus rapide à agir et plus efficace

La fluoxétine, la molécule mise sur le marché mondial il y a déjà une trentaine d’années, pourrait donc laisser peu à peu sa place à l’eskétamine, dont les effets sont constatés beaucoup plus rapidement, en quelques jours seulement au lieu de plusieurs semaines pour un bon nombre d’autres médicaments. Une dizaine d'essais, menés sur des patients très dépressifs qui n'arrivaient plus à être soignés, l'ont démontré. Un panel de spécialistes a ensuite donné un avis largement positif à la FDA.

"Notre programme de recherches très complet sur l'eskétamine sous forme de spray nasal démontre un profil risques-bénéfices positif pour des adultes souffrant d'une dépression résistant aux traitements actuels", affirme Husseini K. Manji, en charge des thérapies dans la branche des neurosciences au laboratoire Janssen, qui va commercialiser le nouvel anti-dépresseur. L'hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris, qui a participé à plusieurs des essais cliniques, confirme. "C'est une évolution majeure dans le traitement de la dépression", a confié à l'Agence France-Presse l'un des chefs de service, le docteur Pierre de Maricourt.

Des patients à surveiller de près à l'hôpital

Attention cependant, si ce nouveau traitement semble lutter efficacement contre les idées les plus sombres et les risques de suicide, il doit absolument être délivré dans le cadre hospitalier, afin de surveiller le malade, tout spécialement au cours de la première heure après ingestion du médicament. Des effets secondaires sont en effet possibles. Il faut savoir que la Kétamine, plus connue sous les surnoms de "Special K" ou "Kit Kat" aux Etats-Unis, peut servir de drogue euphorisante : elle décuple les perceptions sensorielles et peut parfois donner un sentiment de dissociation de son propre corps.

Selon des données de l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, environ 300 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression, une maladie encore mal comprise et mal soignée. L'anti-dépresseur à base d'eskétamine n'est pas encore lancé sur le marché en Europe, mais l'Agence européenne du médicament a reçu une demande fin 2018.

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