Solidaires des victimes de Christchurch, des non-musulmanes mettent le voile

Journée d'hommage aux victimes musulmanes de Christchurch
Journée d'hommage aux victimes musulmanes de Christchurch
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Par Joël Chatreau
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C'est un message fort que des milliers de femmes ont lancé en faveur de la tolérance dans leur pays, la Nouvelle-Zélande. Bien que non-musulmanes, elles ont porté un voile islamique pour dire leur solidarité avec les 50 victimes exécutées dans des mosquées de Christchurch il y a une semaine.

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Elles l'appellent joliment le "Foulard pour l'harmonie", et elles sont des milliers de femmes à l'avoir porté à travers toute la Nouvelle-Zélande pour exprimer leur solidarité avec les proches des victimes des tueries de Christchurch. Le symbole est très fort puisqu'on parle ici de femmes ayant revêtu un foulard islamique alors qu'elles ne sont pas de confession musulmane. Leur but est de dire aux musulmans, qui sont en minorité dans le vaste archipel, que leur nation n'est qu'une, et que la haine n'aura pas le dernier mot.

Le 15 mars dernier, Brenton Tarrant, un Australien, militant d'extrême-droite et revendiquant être un adepte des thèses racistes véhiculées par les suprémacistes blancs, faisait irruption dans deux mosquées de la ville, l'une après l'autre, et exécutait de sang froid 50 fidèles en train de prier. Une semaine après, le 22 mars, dans le parc Hagley en face de la mosquée al-Nour, la foule a fait silence pendant quelques minutes. Et de nombreuses Néo-Zélandaises, jeunes ou vieilles, se sont recueillies avec un foulard sur la tête, pour la première fois de leur vie.

Musulmans et non-musulmans côte à côte pour une photo

Au premier rang de ce grand rassemblement à Christchurch se tenait la Première ministre, Jacinda Ardern (en photo ci-dessous), et elle aussi portait le voile islamique. Certaines policières avaient également décidé de faire la même chose. Dans la capitale administrative, Wellington, comme dans la capitale économique, Auckland, on a beaucoup vu le même hommage symbolique. Après les cérémonies, des musulmans et non-musulmans ont posé ensemble pour se faire photographier, et des habitants sont même allés exprès chez leurs voisins d'une autre confession religieuse pour les embrasser.

Des policières voilées en faction :

Le "Foulard pour l'harmonie" colore les réseaux sociaux

Cette vague d'émotion et de solidarité a submergé également les réseaux sociaux grâce au hashtag #HeadScarfforHarmony (le "Foulard pour l'harmonie"). Des Néo-Zélandaises y ont publié un selfie d'elles ou une photo avec d'autres femmes, toutes avec un foulard. Le pays a ainsi retrouvé son honneur de nation reconnue pour son accueil, sa tolérance, son aptitude à vivre ensemble pacifiquement, un honneur tellement bafoué par le vendredi sanglant de Christchurch.

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