La pression est montée d'un cran pour Bouteflika, les Algériens attendent la suite

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Par Récit Sandrine Delorme avec Evelyn Laverick
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"Bouteflika bouté" écrivait le journal Libération ce matin. Et maintenant ? Le conseil constitutionnel va-t-il amorcer la procédure d'empêchement ?

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En Algérie, l'armée a donc ouvert la voie au départ du président Abdelaziz Bouteflika. Le Conseil constitutionnel va-t-il la suivre et lancer la procédure d'empêchement ? Les Algériens attendent la suite.

Ce mardi, le chef d'état-major de l'armée algérienne Ahmed Gaïd Salah, également vice-ministre de la Défense du gouvernement, a demandé que Bouteflika soit déclaré inapte à exercer le pouvoir en vertu de la constitution ou qu'il démissionne. Une annonce surprise de ce fidèle du président qui semble ainsi tirer les conséquences de plus d'un mois de manifestations quasi ininterrompue contre le pouvoir en place.

Des manifestations qui se sont déroulées pour la plupart dans le calme mais qui ont parfois donné lieu à affrontements comme les 1er et 8 mars. Bilan de ces jours-là : un mort, des dizaines de personnes blessées, y compris une centaine de policiers, et plus de 200 arrêtées.

Bouteflika et son entourage dirigent le pays depuis 20 ans et l'état de santé du président, déjà contesté lors de la présidentielle de 2014, ne semble plus duper personne dans le pays.

Selon l'article 102 de la constitution, c'est donc sur proposition du Conseil constitutionnel que les deux chambres du parlement doivent voter à la majorité des deux tiers "l'état d'empêchement" du président.

Et si "l'empêchement" se poursuit au-delà de 45 jours, le pouvoir est déclaré vacant. L'intérim se poursuit alors pendant 90 jours maximum, durant lesquels une présidentielle est organisée. La procédure est la même en cas de démission.

Les Algériens sont désormais dans l'attente, mais ne baissent pas la garde :

"Nous ne nous arrêterons pas là, nous continuerons ce mouvement et nous resterons vigilants jusqu'à atteindre notre objectif, c'est-à-dire le changement de gouvernement. Et ils doivent tous partir, si Dieu le veut".

"C’est une décision courageuse et un premier pas sur le long chemin qui mène à la démocratie. Nous apprécions le franchissement de ce pas et nous attendons plus. Le mouvement se poursuivra jusqu'à ce que nous obtenions une république démocratique, la deuxième république."

Le général Salah avait précédemment déclaré, je cite "le peuple et l'armée ont la même vision de l'avenir". Mais beaucoup craignent que la période de transition ne soit utilisée par l'élite algérienne pour conserver ses privilèges et le pouvoir.

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