Le sultan de Brunei prend de haut l'Occident, il met la charia en vigueur

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Par Joël Chatreau
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Peu importe les critiques des Occidentaux... Le sultan de Brunei réaffirme sa décision de renforcer les enseignements de l'islam dans son pays, qui devient ce mercredi le premier d'Asie du Sud-Est à faire entrer en vigueur la charia. La lapidation et l'amputation sont ainsi légalisées.

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Le sultan de Brunei se fiche pas mal des critiques de l'ONU et de certains pays occidentaux. Dans un discours qu'il vient de prononcer, Hassanal Bolkiah leur a en quelque sorte répondu fermement : "Je veux voir les enseignements de l'islam dans ce pays se renforcer", a-t-il déclaré. C'est ce 3 avril que ce petit Etat, situé dans le nord de l'île de Bornéo, devient le premier pays d'Asie du Sud et du Sud-Est à appliquer au niveau national la loi islamique la plus sévère, la charia, grâce au nouveau code électoral qui entre en vigueur.

Cette nouvelle législation va permettre d'appliquer des peines sans pitié : la lapidation en cas d'homosexualité masculine avouée - à différencier de la sexualité entre femmes qui, quant à elle, est "punie" d'une peine maximale de 10 ans de prison -,  la lapidation également en cas d'adultère si plusieurs témoins l'attestent; et puis l'amputation d'une main ou d'un pied en cas de vol. La peine de mort est réservée aux habitants musulmans, ou non-musulmans d'ailleurs, qui oseraient insulter le prophète Mahomet.

Economie faible, confiance faible

Le sultan dirige sa petite monarchie d'une main de fer depuis 1967, mais les experts de la politique régionale estiment qu'en montrant encore plus de détermination et de dureté, il veut avant tout muscler son image auprès des milieux les plus conservateurs. La communauté malaise musulmane, qui représente pas moins de 70% de la population de Brunei, affirme dans l'ensemble qu'elle apporte son plein soutien aux préceptes de la charia. Quant aux autres, va savoir !? Il est de toute façon totalement interdit de critiquer le souverain. 

Une dépendance plus forte à la religion ne peut qu'arranger Hassanal Bolkiah, qui redoute une perte de confiance parmi ses concitoyens à cause d'un net affaiblissement de l'économie. Si le royaume détient un PIB par habitant parmi les plus élevés au monde, sans oublier le souverain qui fait partie des plus grandes fortunes de la planète, c'est bien grâce à sa richesse en hydrocarbures. Mais le bât blesse parce que la récession persiste depuis quelques années à la suite de la chute des prix du pétrole. De plus, les réserves déclinent et ne seront pas éternelles.

Commentaire TV : Audrey Tilve

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