Le combat de Julian Assange ne fait que commencer

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Tous droits réservés REUTERS/Hannah McKay
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Par Récit Sandrine Delorme avec AFP , Reuters
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Londres, Washington, Quito, Stockholm sont après lui, il est poursuivi en justice ou va l'être pour différentes raisons

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Après six ans et 10 mois passés à l'abri dans l'ambassade de l'équateur à Londres, Julian Assange, désormais entre les mains de la justice britannique, attend de connaître son sort. Les avocats du fondateur de WikiLeaks ont déjà annoncé qu'ils allaient contester la demande d'extradition des Etats-Unis, arguant que sa sécurité est menacée qu'il risque la torture et l'exécution. Washington accuse le lanceur d'alerte australien de 47 ans d'association de malfaiteurs en vue de piratage d'ordinateurs gouvernementaux.

"Cela crée un dangereux précédent pour les médias et les journalistes en Europe et dans le monde. Ce précédent signifie que tout journaliste peut être extradé aux fins de poursuites aux États-Unis pour avoir publié des informations véridiques sur les Etats-Unis" a expliqué son avocate Jennifer Robinson.

Donald Trump qui avait adoubé des fuites de WikiLeaks pendant la campagne présidentielle de 2016, a réagi avec prudence, déclarant qu'il ne savait rien de Wikileaks et que "ce n'était pas son affaire".

Le gouvernement britannique a remercié l'Equateur d'avoir finalement autorisé ses forces de police à entrer dans l'ambassade.

Mais rien d'étonnant à cela, ce n'était qu'une question de temps. Car Wikileaks avait récemment fait des révélations sur le président équatorien. Lenin Moreno et sa famille sont soupçonnés d’avoir trempé dans une affaire de corruption, ce qui leur aurait permis de s’enrichir via des comptes d’entreprises fictives basées au Panama.

"Aujourd'hui j’annonce que le comportement discourtois et agressif de Julian Assange, les déclarations hostiles et menaçantes de son organisation contre l’Équateur et surtout la transgression des traités internationaux ont conduit la situation à un point tel que l’asile de M. Assange est insoutenable et n'est plus viable" a déclaré, à la télévision, le président Moreno**.**

Fin de l'asile politique, retrait de la nationalité équatorienne pour Assange et une arrestation dans son entourage.

L'Equateur a en effet interpellé une personne "proche" de Julian Assange accusée d'avoir "collaboré aux tentatives de déstabilisation du gouvernement" du président Lenin Moreno. La ministre de l'Intérieur Maria Paulo Romo a précisé que cette personne, dont elle n'a pas dévoilé le nom, avait été interpellée alors qu'elle s'apprêtait à quitter l'Equateur pour aller au Japon.

La ministre a ajouté que ce collaborateur du site WikiLeaks "travaillait de manière proche" avec l'ex-ministre des Affaires étrangères, Ricardo Patiño, du précédent président équatorien Rafael Correa (2007-2017), ainsi qu'avec "deux hackers russes qui vivent aussi en Equateur".

Selon la chaîne Teleamazonas, la personne arrêtée est un ressortissant suédois, Ola Bini, expert en informatique, spécialiste en questions de sécurité et cryptographie.

Assange avait demandé l'asile politique à l'équateur en 2012 pour échapper à une extradition vers la Suède où il était accusé de viol, un dossier depuis classé. Il a comparu devant un tribunal de Westminster quelques heures après son arrestation, il a été déclaré coupable de violation des conditions de sa liberté provisoire et risque maintenant la prison en plus de l'extradition vers les Etats-Unis...

Et les choses risquent de se compliquer encore un peu plus puisqu'en Suède, l'accusatrice de Julian Assange compte demander la réouverture de l'enquête selon son avocate qui a déclaré : "nous allons tout faire pour que les procureurs rouvrent l'enquête suédoise et qu'Assange soit remis à la Suède et traduit en justice pour viol."

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