Dans les rues de Caracas, l'opposant et président par intérim auto-proclamé Juan Guaido appelle à la grève générale alors que le soulèvement espéré de l'armée ne vient pas
Au Venezuela, l'opposant Juan Guaido a appelé à une grève générale et à une poursuite des manifestations, toujours dans l'espoir de chasser du pouvoir le président Nicolas Maduro...
Hier, les habitants de Caracas sont sortis en masse, mais pas suffisamment pour faire de ce 1er mai le jour de rassemblement historique que le président par intérim auto-proclamé Guaido espérait.
Et des heurts ont de nouveau éclaté : une femme de 27 ans a été tuée d'une balle dans la tête, au moins 46 personnes ont été blessées.
Près de la base militaire aérienne de La Carlota, d'où Juan Guaido avait assuré mardi avoir le soutien d'un groupe de soldats, des dizaines de protestataires au visage couvert ont fait face aux forces de l'ordre, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène.
Après l'échec du soulèvement des militaires, un groupe d'insurgés a demandé l'asile à l'ambassade du Brésil. Et pour l'heure, toujours aucun signe d'un ralliement plus large de l'armée à Juan Guaido.
Des manifestations loyalistes ont aussi rassemblé des milliers de personnes.
Ces pro-Maduro ont été galvanisés par le discours du président qui promet la prison aux traîtres et dénonce une tentative de coup d'état fomenté par l'impérialisme américain :
"Ce coup qui a été tenté hier, cet accrochage a été personnellement dirigé depuis la Maison Blanche par John Bolton et je le dénonce."
Cette crise semble être sur le point de basculer dans le conflit dans les rues de Caracas, alors que sur la scène internationale, Moscou et Washington sont de nouveau à couteau tiré, s'accusant mutuellement d'ingérence dans les affaires du Venezuela. La Chine, elle, appelle au dialogue.
Depuis le 23 janvier, le Venezuela, confronté à la plus grave crise de son histoire avec une économie au ralenti, une monnaie naufragée et des pénuries, compte, de fait, deux "présidents". Environ 2,7 millions de Vénézuéliens ont fui le pays depuis 2015, face aux pénuries de biens de première nécessité et de médicaments, selon les chiffres de l'ONU.