Bénin : les deux touristes français sont toujours portés disparus

Parc national de la Pendjari, le 11 janvier 2018
Parc national de la Pendjari, le 11 janvier 2018 Tous droits réservés STEFAN HEUNIS / AFP
Tous droits réservés STEFAN HEUNIS / AFP
Par Joanne Massard
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Les deux enseignants français, en vacances au Bénin sont toujours portés disparus. Leur guide a été retrouvé mort dans le parc naturel de La Pendjari. Le véhicule qui les transportait a été retrouvé près de la frontière Béninoise, au Burkina Faso.

Au Bénin, l'incertitude règne toujours quant au sort des deux touristes français disparus depuis mercredi.

PUBLICITÉ

Leur guide a été retrouvé mort samedi dans un parc naturel de La Pendjari situé au Nord du pays. Il accompagnait les deux enseignants français venus passer une dizaine de jours de vacances. 

Partis en excursion pour un safari ils ne sont jamais revenus à leur hôtel situé à l’intérieur du Parc.

L'homme retrouvé mort "était un guide professionnel bien connu au Bénin. Samedi lorsque les gens du parc l'ont découvert, ils l'ont reconnu malgré l'état très abîmé du corps. Un médecin légiste qui l'a ensuite examiné a estimé que c'était lui à 99%", a poursuivi cette source.

"La thèse d'un enlèvement se précise" pour les deux touristes français, dont le véhicule a été retrouvé dans l'est du Burkina Faso, a confié à l'Agence France Presse (AFP) une source sécuritaire de la région. "Un Toyota 4 Runner qui transportait les deux touristes français et leur guide a été retrouvé sans les occupants", a-t-elle détaillé. Le véhicule qui les transportait a été retrouvé à une centaine de kilomètres de la frontière Béninoise, au Burkina Faso. Depuis, ils sont activement recherchés.

A ce stade de l'enquête, les craintes d'un enlèvement grandissent dans ce pays jusque-là épargné par l'insécurité en Afrique de l'Ouest. L'exploitation du parc est l'une des seules sources de revenus dans cette région reculée du Bénin, à plus de 10 heures de route de la capitale économique, Cotonou.

La zone avait récemment été placée comme "formellement déconseillée" par le Quai d'Orsay, "compte tenu de la présence de groupes armés terroristes et du risque d'enlèvement".** Pour l'heure, les autorités françaises ne parlent pas d'enlèvement.**

Dégradation sécuritaire

La Pendjari, avec ses 4.700 km2, est l'un des trois parcs de l'ensemble WAP (W, Arly et Pendjari) qui s'étend sur le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, et l'un des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l'Ouest.

Il fait partie des grands projets de réhabilitation engagés par le Bénin pour son développement économique depuis l'arrivée au pouvoir du président Patrice Talon, en avril 2016.

Mais sa situation géographique, limitrophe avec le Burkina Faso, était une menace constante, désormais réelle: le pays voisin est confronté à une dégradation de la situation sécuritaire sur son sol depuis 3 ans, avec une accélération alarmante ces derniers mois.

Le Bénin était considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, une région où opèrent de nombreux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI). Mais les parcs sont des zones très difficiles à surveiller, malgré un renforcement des équipes de surveillance, entraînées militairement depuis que African Park a repris la gestion de la Pendjari. 

Selon des experts et des sources sécuritaires, le nord des pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest, comme le Togo et le Bénin, est devenu vulnérable ces derniers mois face à la stratégie d'expansion et de multiplication des fronts adoptée par les groupes armés.

Dans le parc du W, à cheval sur le Bénin, le Niger et le Burkina, "des combattants originaires du Mali auraient mené dès 2014-2015 une reconnaissance" jusqu'au Bénin, selon un rapport publié en mars par l'institut de recherche Thomas More.

Au Burkina, 90% des attaques ne sont pas revendiquées. Elles ont été pour la plupart attribuées à Ansaroul Islam, au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) ou à l'Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS), mais une dizaine d'autres groupes, "plus petits et sans doute moins structurés" sont également actifs, selon International Crisis Group (ICG).

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Les deux otages français enlevés au Bénin son arrivés en France

Le spectacle des cerisiers fleuris a débuté au Japon

Les principaux acteurs du tourisme se réunissent à l’ITB Berlin 2024