France : des moutons prennent le chemin de l'école pour sauver une classe

Direction l'école pour les moutons !
Direction l'école pour les moutons ! Tous droits réservés Ludivine Henzelin
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Par Vincent CosteDanielle Olavario
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15 ruminants ont été symboliquement inscrits dans la petite école primaire de Crêts-en-Belledonne, dans les Alpes, pour protester contre la fermeture prévue de l'une des onze classes de l'établissement à la rentrée prochaine.

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"On est pas des moutons !" Des parents d'élèves ont pris au pied de la lettre cette fameuse formule pour protester contre la fermeture d'une classe de l'école primaire de Crêts en Belledonne, dans le sud-est de la France. Quinze moutons ont donc symboliquement été inscrits dans cet établissent.

L'école avait été informée, en mars dernier, que l'une de ses onze classes devrait fermer à la rentrée prochaine suite à une légère baisse d'effectifs, de 266 à 261 élèves. Les ovins ont donc "prêté sabot-fort" pour éviter cette fermeture décidée par les services de l'Education nationale.

Ludivine Henzelin
Banderoles pour protester contre la fermeture de l'une des classesLudivine Henzelin

Ce 7 mai, le top départ de "l'opération mouton" a été donnée vers 8 heures du matin, lorsque Michel Girerd, éleveur de son état, est arrivé dans la cour de l'école Jules-Ferry avec un troupeau de plus de 50 bêtes, des brebis et leurs petits. Sur place, les animaux ont été accueilli par 200 personnes, parents, enseignants ou élus, dans une ambiance... bon enfant.

Le maire de la commune, Jean-Louis Maret, également partie prenante de l'opération, a ensuite procédé à l'inscription officielle, certificats de naissance à l’appui, des 15 nouveaux élèves. Petit Prince, Panurge, Saute-Mouton ou encore Shawn et leurs petits camarades-moutons pourront donc rejoindre les bancs de l'école en septembre prochain.

Publiée par Non À La Fermeture De Classe sur Mardi 7 mai 2019

Ce mouvement de protestation avait été lancé à l'origine par trois mamans dès l'annonce de la fermeture de la classe de cette école située dans le département de l'Isère. Un collectif de parents d'élèves, soutenu par le maire et d'autres élus, s'est ensuite rapidement organisé et mobilisé.

Ludivine Henzelin
Eléves, parents et élus réunis pour accueillir les moutonsLudivine Henzelin

Nous avons contacté Ludivine, l'une des organisatrices de la manifestation de ce mardi.

"Nous avons décidé d'adopter une approche virale en inscrivant ces moutons à l'école. Et nous nous opposons à cette politique de chiffres" nous a-t-elle expliqué.

"Nous demandons aussi l'égalité concernant les zones d'éducation prioritaires. Car pour nous, chaque enfant mérite la même éducation où qu'il soit " a également ajouté Ludivine.

"Et de notre point de vue, les enseignants et les responsables de l'école ne peuvent qu'être d'accord avec nos actions. Et d'ailleurs, ils n'ont émis aucune objection" a-t-elle conclu.

Qui décide de fermer une classe ou une école ?

En France, ce sont les conseils municipaux (les mairies) qui décident de fermer, ou d'ouvrir, une école du premier degré (maternelle et élémentaire). Concernant les fermetures de classes, la décision est du ressort de l'Etat, à travers les circonscriptions administratives locales - les académies - de l'Education nationale.

Pour fermer ou ouvrir une classe, les services de l'Etat dans chaque département se basent sur la "carte scolaire", soit une étude sur les élèves potentiels sur un territoire donné, en mettant en exergue les hausses ou les baisses d'effectifs à prévoir dans chaque établissement. Chaque année, le processus pour établir une nouvelle carte scolaire prend environ un an. Si des représentants des élus et des parents d'élèves assistent aux différentes étapes de ce processus, la décision finale de fermer, ou d'ouvrir, une classe revient à la direction des services départementaux de l'éducation nationale.

Le 27 avril dernier, le ministre français de l'Education Jean-Michel Blanquer était revenu et avait confirmé une annonce faite par le président de la République Emmanuel Macron, lors de son allocution de clôture du grand débat national, à savoir qu'il n'y aurait pas de nouvelles fermetures d'écoles d'ici la fin du quinquennat, soit jusqu'en 2022. Mais Jean-Michel Blanquer, interrogé par France Info, a toutefois précisé que les fermetures de classes, elles, seraient toujours à prévoir.

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