Bataille autour du CETA au parlement français

Bataille autour du CETA au parlement français
Tous droits réservés 
Par Sandrine Delorme avec AFP, Reuters
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Des élus de La France Insoumise appellent à organiser un référendum pour appliquer les 5 % restants de l'accord signé il y a 18 mois entre l'Union européenne et le Canada.

PUBLICITÉ

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le CETA provoque toujours une levée de bouclier en France. Ce traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada entré en vigueur à 95 % il y a 18 mois doit être ratifié par les 38 assemblées nationales et régionales de l'Union pour être totalement appliqué. Le débat officiel a lieu aujourd'hui à l'assemblée nationale française et les oppositions sont très remontées, certains demandent même un ajournement du vote et un référendum :

"Antidémocratique, climaticide, et dénoncé des deux côtés de l'atlantique, cet accord de libre-échange va provoquer un incroyable dumping économique et social. De tels bouleversements mériteraient amplement un référendum pour que chaque Français soit amené à se prononcer" a déclaré Adrien Quatennens, député La France Insoumise.

Bovins canadiens nourris aux farines animales, dopés aux antibiotiques activateurs de croissance... Les élus de tous bords appellent le gouvernement à mettre en avant le principe de précaution face à ces risques sanitaires et à ne pas déstabiliser la filière française :

"Vous affirmez que de toutes façons aucune viande issue de bovins nourris au farines animales ne sera autorisé sur le marché européen par ce traité. C'est faux. Et votre ministère l'a lui-même reconnu hier finalement en conférence de presse. Aucune clause de l'accord CETA ne permet en effet d'imposer cette interdiction à nos importations. Non, nous n'avons avec le CETA, aucun moyen de nous protéger de ces viandes aux farines animales", a expliqué Laurence Dumont, député socialiste du Calvados.

Le gouvernement français se perd donc dans des détails importants. Si les farines animales issues de ruminants sont interdites au Canada, celles qui contiennent des poils, du sang ou du gras de bovins sont pour l'heure autorisées et rien, dans la législation européenne, ne s'y oppose pour l'instant.

Paris ne peut pas non plus mettre en avant une augmentation significative des exportations françaises vers le Canada. Les derniers chiffres sont similaires à 2015...

Plus de 70 organisations comme Attac France, la CGT, Greenpeace, ont demandé "solennellement" aux députés de ne pas ratifier le CETA.

Tout comme sept députés canadiens qui ont appelé les élus Français à faire la différence en ne ratifiant pas le CETA car, je cite, il représente un danger pour l'agriculture, la santé et l'environnement.

Depuis l'entrée en vigueur du CETA il y a 18 mois, le Canada a exporté 1000 tonnes de viande de boeuf vers l'Europe, soit à peine 2 % du quota autorisé. D'après le gouvernement français, notre pays en a importé 119 tonnes en deux ans.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Les journalistes ont eu un accès rare au sous-marin français à propulsion nucléaire de classe Rubis

Elections européennes : les Républicains font campagne sur l'immigration à Menton

Paris se débarrasse-t-elle de ses migrants en vue des JO ?