Incendie de Mati : les défaillances de la protection civile

Incendie de Mati : les défaillances de la protection civile
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Par Michail Arampatzoglou
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Il y a un an, un violent incendie dévastait la station balnéaire de Mati, à quelques kilomètres d'Athènes. Une tragédie qui a fait 102 morts et qui aurait peut-être pu être évitée si un système d'alerte efficace avait été mis en place.

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Après l'incendie qui a ravagé la station balnéaire de Mati en Grèce, les autorités ont fait de la réorganisation de la protection civile une priorité. Avec un mot d'ordre : renforcer la prévention et la lutte contre les catastrophes naturelles. Mais un an après la tragédie qui a fait 102 morts, peu de progrès ont été enregistrés.

Kostas Synolakis est professeur de prévention des catastrophes naturelles à l'Université de Crète. Ses recherches ont montré que le pire aurait pu être évité si une évacuation obligatoire avait été ordonnée. Problème : cet ordre n'aurait jamais pu arriver jusqu'aux intéressés :  "Nous n'avons toujours pas la capacité d'envoyer des SMS écrits qui donnent des instructions aux gens sur la façon de se sauver eux-mêmes. Le 911 inversé, comme ils ont aux États-Unis, ou comme notre 112 européen, ne fonctionne pas."

Manos Tsaliagkos est l'homme qui a donné l'alerte ce 23 juillet 2018. Il a lutté contre les flammes et sauvé plusieurs personnes. Après 18 ans d'expérience dans la protection civile, il en appelle à une profonde réorganisation :  "Nous devons commencer par le commencement. C'est la façon de mettre les choses en ordre. Nous devons savoir qui fait quoi. Qui commande et qui donne les ordres" .

Les pompiers sont équipés de matériel vétuste. Un tiers de leurs véhicules sont utilisés depuis plus de 40 ans. Il y a une pénurie de pièces de rechange et de pneus. Les besoins sont partiellement couverts par des dons. La flotte d'avions de lutte contre les incendies est également ancienne.

"Les gouvernements grecs sont généralement réticents à investir dans la technologie. Je pense que c'est en partie dû à de l'ignorance, au fait qu'ils pensent que cela leur coûtera très cher mais au final ils finiront par payer plus en cas de catastrophe et bien sûr de payer le prix le plus fort, à savoir des vies humaines" souligne Kostas Synolakis.

Les habitants de Mati vivent dans la peur d'un nouvel incendie. Les restes d'arbres brûlés ont été rassemblés sur ce site et n'ont toujours pas été déplacés. Pour la population, ils représentent un danger imminent.

"Un an après la tragédie de Mati, rien ou presque n'a changé. Les habitants ne savent toujours pas ce qu'ils doivent faire en cas de nouvelle catastrophe naturelle. La seule chose qui a été faite en termes de prévention, ce sont ces panneaux indiquant le chemin vers la plage" explique notre correspondant à Athènes, Michalis Arampatzoglou.

Sources additionnelles • christelle Pétrongari

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