Incendie meurtrier de Mati : la tragédie hante toujours ses habitants

Incendie meurtrier de Mati : la tragédie hante toujours ses habitants
Par Michail Arampatzoglou
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Un an après l'incendie qui a ravagé le 23 juillet 2018 la station balnéaire grecque de Mati, à une quarantaine de kilomètres d'Athènes, les habitants restent traumatisés. Des blessures invisibles difficiles à guérir.

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Un an après l'incendie qui a ravagé la station balnéaire grecque de Mati, à une quarantaine de kilomètres d'Athènes, la tragédie se lit encore sur les visages des habitants. C'est le cas de Kostas Tzomalagias, 37 ans. Gravement brûlé, il s'en est sorti au prix de longs mois d'hospitalisation et de souffrance. Mais le traumatisme demeure.

"Au moment où j'ouvrais la porte pour partir, j'ai vu mes mains se gonfler, comme soufflées explique Kostas. J'ai vu un "mur de feu" dans la rue qui mène à la plage. La rue était littéralement en flammes. Je n'avais nulle part où aller, alors j'ai traversé ce "mur de feu". Quand j'en suis sorti, je suis tombé et je me suis dit : "Lève-toi ou tu meurs."

Dimitris Filippis a été grièvement blessé en essayant d'aider d'autres personnes à fuir le brasier. Pour lui, être en vie aujourd'hui relève du miracle : "J'ai cru entendre le bruit du feu, mais c'étaient mes mains qui soufflaient à cause de l'intensité du feu. Tu penses que tu vas mourir de la pire façon possible et tu cours juste pour te sauver mais tu réalises qu'il n'y a pas d'issue."

Un an plus tard, les victimes de l'incendie ont l'impression d'avoir été oubliées. Les médicaments et le matériel nécessaires à leur traitement ne sont pas couverts par les assurances : "L'État est introuvable. Ils nous ont abandonnés" s'indigne Dimitris Filippis.

Grâce à une initiative des habitants, des dons ont pu couvrir les énormes dépenses de réhabilitation des blessés. Une équipe médicale spécialisée est même venue de Suisse pour aider la population et apporter son expertise à ses confrères grecs. Mais il y a des blessures qui mettent plus de temps à guérir.

"Au début, notre corps passe en mode survie.// D'abord, il doit survivre, pour voir qu'il peut effectivement survivre, sur le plan physique, c'est-à-dire qu'il s'assure qu'il peut vivre. Et puis comme la partie émotionnelle n'est pas coupée de ce processus, il y a un bond des turbulences émotionnelles causée par cette expérience traumatisante" explique Agelika Agelidi, psychologue.

Et la psychologue d'ajouter que même si les blessures de leur corps sont guéries, il sera d ifficile pour ces personnes d'oublier le cauchemar qu'elles ont vécu.

Journaliste • Christelle Petrongari

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