Ils participaient à un rassemblement non autorisé pour réclamer des élections locales libres à la Douma de la ville.
Depuis le début de l'été, les autorités russes tentent de décourager la mobilisation de l'opposition à Moscou. Sans succès ce samedi.
Plus de 3000 manifestants présents
Des milliers de manifestants se sont rassemblés pour demander que les élections municipales pour le Parlement de la ville soient libres. Plusieurs candidats ne pourront pas se présenter, officiellement, en raison de parrainages insuffisants.
Déployée en nombre, la police moscovite intervient rapidement. Les forces de sécurité se sont positionnées et ont encerclé la place Trubnaya.
Des interpellations musclées
Les policiers commencent à procéder à des interpellations, une par une. Souvent violemment. Au total, plus de mille personnes sont arrêtées. Parmi elle, des candidats aux élections municipales non autorisés à se présenter. Malgré les manœuvres d'intimidation, Yulia Galyamina a participé au rassemblement. Elle a été arrêtée dans la matinée et libérée, mais devra bientôt faire face à un juge.
« C'est très mal ce que font les institutions chargées d'appliquer la loi, estime t-elle. Elles empêchent les gens de se rassembler pacifiquement sans armes. Elles violent nos droits constitutionnels. Je pense donc que les élections à la Douma de la ville de Moscou, si elles se tiennent dans les mêmes conditions, peuvent être considérées comme illégitimes. Nous pourrons exiger une nouvelle élection. "
D'après la police de Moscou, les manifestants ont été arrêtés pour des infractions diverses au cours d'une manifestation non autorisée.
Un rassemblement non autorisé
La semaine dernière, ces mêmes opposants s'étaient réunis pour un rassemblement sans précédent. 20 000 personnes étaient présentes. Ce samedi, le Kremlin a décidé de prendre les devants et de ne pas laisser les protestataires participer à cette manifestation interdite.
Les activistes politiques présents voient dans cette gestion de la crise dans un recul démocratique.
"Tous ces gens, tous ces policiers, ils protègent les intérêts des voleurs et ceux des fonctionnaires corrompus. Parce que tout est fait contre les Russes", lâche Alla Salahove, une manifestante. Sergey Tsukasov poursuit : "C'est un dérapage qui nous conduit vers un état policier. Nous ne pensions pas que l'avenir puisse être totalitaire. Pourtant, on dirait que c'est ce qu'il est en train de se produire."
Après avoir procédé aux arrestations, les forces de l'ordre ont dispersé les manifestants pacifiques dans les rues adjacentes. Le calme n'est revenu que plus tard dans la soirée.