Autriche : le Hundstoaranggeln, cette lutte méconnue aux origines celtiques

Des lutteurs de Ranggeln, le 28 juillet dernier en Autriche
Des lutteurs de Ranggeln, le 28 juillet dernier en Autriche Tous droits réservés  REUTERS/Lisi Niesner
Par Vincent Coste avec Reuters
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Chaque dernier week-end de juillet, des centaines de personnes assistent aux combats de cette lutte traditionnelle autrichienne organisés à plus de 2 00 mètres d'altitude.

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En Autriche, la quiétude matinale des alpages est troublée tous les ans par une étrange tradition. Autour du jour de la Saint Jacques (le 25 juillet), une procession se forme pour arpenter le Hundstein, une montage de plus de 2 000 mètres, située dans le land de Salzbourg.

Cette année encore, des dizaines d'hommes des environs se sont retrouvés dans les cimes pour participer à un concours de lutte dont les origines remontent aux racines celtes de la région. L'un des berceaux des peuples celtes se trouve, en effet non loin de là, autour de la ville de Hallstatt, aujourd'hui dans le land de Haute-Autriche.

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"A l'origine, le Hundstoa (Hundstein en dialecte local) était une montagne sacrée pour les Celtes qui sont arrivés ici au Ve siècle avant notre ère. Et avec eux, ils ont apporté leur maîtrise du fer, leurs outils, leurs moutons, leurs vaches et ce que l'on peut considérer comme leur sport, le Rangglen", nous explique Guenther Heim, un ancien lutteur expérimenté.

Cette tradition du Hundstoarangglen, ou du Jakobiranggeln (pour jour de la Saint-Jacques, selon son appellation plus ancienne) a été inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en 2010. C'est au XIVe siècle que ces combats ont connu leur essor. Depuis, ils sont devenus l'un des grands rendez-vous de l'été. Des centaines de spectateurs empruntent les mêmes sentiers que les lutteurs. Les empoignades sont également rythmées au son d'orchestres traditionnels.

Les affrontements, où seules des prises ne causant pas de douleur à l'adversaire sont autorisées, sont codifiés depuis le Moyen Âge. Les règles sont également très rigoureuses quant à la tenue des lutteurs, le temps imparti pour le combat, ou l’arène.

Reuters/Lisi Niesner
L’arène de combatReuters/Lisi Niesner

Concrètement, pour être déclaré vainqueur, un lutteur doit maintenir les deux omoplates de son adversaire au sol. Une bonne prise en main, une position ferme et beaucoup de force sont primordiales pour remporter la victoire.

Si les enfants peuvent participer à partir de 6 ans, seuls les lutteurs âgés d'au moins 19 ans et venant de Bavière, du Tyrol, du Tyrol du Sud, et de Salzbourg peuvent décrocher la récompense ultime, le Hagmoar. Ce drapeau sera remis au grand vainqueur du concours qui portera le titre de Hundstoa-Hogmoar pendant un an. Cette année, il y avait 90 candidats et à ce petit jeu, c'est Christoph Eberl qui a remporté le titre.

"C'est génial, c'est tout simplement magnifique. Vous travaillez pendant des années pour atteindre cet objectif et quand ça arrive, vous ne pouvez presque pas le croire", a déclaré le jeune homme de 25 ans.

En raison de ses origines, le Hundstoarangglen a aussi été reconnu par la Fédération Internationale de Lutte Celtique (IFCW).

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